contestationEn pleine polémique sur les menhirs, l’église de Carnac visée par des tags

Destruction de menhirs à Carnac : L’église de la ville vandalisée par des tags

contestationUn message appelant à « tout raser comme les menhirs » a été peint sur l’église du XVIe siècle, a révélé le maire ce dimanche
L'église Saint-Cornély, édifice classé aux monuments historiques, à Carnac (Morbihan).
L'église Saint-Cornély, édifice classé aux monuments historiques, à Carnac (Morbihan). - Google street view / Google maps
20 Minutes avec AFP

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«J’imagine que les protecteurs acharnés du patrimoine qui appellent à ma mort et à brûler ma maison, s’attaquent à ma famille, sont les mêmes qui, cette nuit, ont tagué et profané un joyau du XVIe siècle, notre église Saint-Cornély. » Le maire de Carnac (Morbihan), Olivier Lepick, a annoncé dimanche que l’église de la ville, classée aux monuments historiques, avait été taguée. Le maire était vilipendé sur les réseaux sociaux ces derniers jours en raison du projet de destruction de menhirs dans une zone commerciale.

« Je crois que c’est Albert Einstein qui disait que seules deux choses qui étaient infinies, étaient l’univers et la bêtise humaine. Je suis profondément triste », a indiqué Olivier Lepick, qui a également publié sur son compte des messages de haine le visant. Selon les images diffusées, un tag « Tout raser comme les menhirs » apparaît sur le porche de l’église. Le maire de Carnac avait indiqué vendredi que son domicile avait été placé sous la protection de la gendarmerie à la suite de menaces et d’insultes.

La valeur archéologique des menhirs fait débat

Un archéologue amateur de Carnac avait affirmé début juin dans un billet de blog qu’une quarantaine de petits menhirs avaient été détruits dans un chantier de construction d’un magasin de bricolage. Réagissant à l’émotion suscitée par cette destruction, la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) de Bretagne a souligné le « caractère encore incertain et dans tous les cas non majeur des vestiges » trouvés lors des fouilles préventives de 2015. Le maire avait attesté de son côté avoir « parfaitement respecté la législation » et invoqué lui aussi « la faible valeur archéologique » des objets retrouvés.

Le 13 mai, c’est dans cette même église située dans la commune touristique du littoral breton que plusieurs dizaines de manifestants proches de l’organisation catholique intégriste Civitas avaient empêché la tenue d’un concert d’une organiste américaine. Deux personnes seront jugées en mars 2024 pour atteinte à la liberté d’expression et violence volontaire.