JUSTICEChatGPT accusé de diffamation par un journaliste américain

ChatGPT poursuivi en justice pour diffamation par un journaliste américain, une première

JUSTICELe robot conversationnel a affirmé que le plaignant aurait détourné 5 millions de dollars d’une association américaine pro armes
ChatGPT, le chatbot génératif de l'entreprise OpenAI, pourra-t-il être poursuivi à l'avenir pour les fake news qu'il génère ?
ChatGPT, le chatbot génératif de l'entreprise OpenAI, pourra-t-il être poursuivi à l'avenir pour les fake news qu'il génère ?  - Richard Drew/AP/SIPA / SIPA
20 Minutes avec agence

20 Minutes avec agence

ChatGPT est-il un justiciable comme les autres ? La question va bientôt se poser aux Etats-Unis. En effet, un animateur radio a porté plainte, le 5 juin, en Géorgie, contre OpenAI, le concepteur chatbot génératif, pour diffamation, rapporte Numerama.

Mark Walters, le journaliste en question, reproche à ChatGPT d’avoir inventé de fausses accusations à son encontre. Selon le plaignant, ChatGPT a affirmé qu’il aurait fraudé et détourné les fonds d’une organisation à but non lucratif, dans un texte délivré à Fred Riehl, rédacteur en chef d’un média pro armes.

Des propos « faux et malveillants »

Fred Riehl avait demandé à l’intelligence artificielle (IA) de produire le résumé d’une affaire judiciaire en lui fournissant le PDF d’une plainte. En rendant son résumé, ChatGPT a accusé Mark Walters d’avoir détourné plus de 5 millions de dollars des fonds de la Second Amendment Foundation (SAF), une association soutenant les armes à feu aux Etats-Unis.

En voyant cela, Fred Riehl a averti Mark Walters, qui a décidé de porter l’affaire en justice. La plainte dénonce des allégations « fausses et malveillantes […] tendant à nuire à la réputation de Walters et l’exposant à la haine publique, au mépris ou au ridicule ». Le chatbot « savait ou aurait dû savoir que sa communication […] était fausse ». Le journaliste demande donc des dommages et intérêts.



Une jurisprudence inédite

L’animateur radio demandes des dommages et intérêts. Cette plainte est une première et fera certainement jurisprudence dans le pays. Dans le règlement de ChatGPT, on peut lire que l’IA peut « produire des informations inexactes sur des personnes, des lieux ou des faits », rappelle The Verge. Mais cela pourrait ne pas suffire à protéger OpenAI.

Le verdict permettra de déterminer si les IA génératives peuvent être protégées, comme le sont les éditeurs Web, des informations produites par autrui sur leurs plateformes. Selon le professeur de droit américain Eugene Volokh cité par Numerama, de telles allégations de diffamation contre une IA « sont en principe légalement viables », sans pour autant assurer que ce procès aboutira en faveur du plaignant.

Sujets liés