contre-attaqueLa contre-offensive ukrainienne a démarré avec la libération de 7 villages

Guerre en Ukraine : Villages repris, capture de chars… La contre-offensive est lancée

contre-attaqueAnnoncée depuis de longs mois, la contre-offensive ukrainienne a démarré avec la libération de sept villages ce week-end
Des soldats ukrainiens de la 68e brigade « Jaeger » occupent des positions défensives près de la ville de Vuhledar, tenue par les Ukrainiens, où ils essuient quotidiennement des tirs de mortier et de lance-grenades de l'ennemi. Illustration.
Des soldats ukrainiens de la 68e brigade « Jaeger » occupent des positions défensives près de la ville de Vuhledar, tenue par les Ukrainiens, où ils essuient quotidiennement des tirs de mortier et de lance-grenades de l'ennemi. Illustration.  - Stringer/Sipa USA/SIPA / SIPA
Cécile De Sèze

C.d.S avec AFP

L’heure de la contre-offensive a bien sonné. Annoncée depuis des mois, démentie la semaine passée, cette fois la contre-attaque ukrainienne pour reprendre les 17 % de territoires occupés par la Russie a été confirmée par Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron. De violents combats ont lieu notamment dans le sud du pays. Toutefois, l’Ukraine n’a pas encore lancé le gros de ses forces dans sa grande contre-offensive et teste actuellement encore le front avec des attaques ciblées pour en déterminer les points faibles, selon les analystes militaires. Le point sur la situation.

Sept villages repris

Elle était attendue, elle est enfin arrivée. Selon le président ukrainien, « les combats sont difficiles, mais nous progressons, et c’est très important, a-t-il déclaré dans son adresse quotidienne lundi soir. Les pertes ennemies sont exactement au niveau dont nous avons besoin. » « La météo n’est pas favorable - la pluie rend notre tâche plus difficile - mais la force de nos soldats donne de bons résultats », a-t-il ajouté, en saluant le retour du drapeau ukrainien dans des « territoires nouvellement libérés. »

Le gouvernement ukrainien a en effet affirmé avoir « libéré » depuis ce week-end sept villages dans le sud et l’est du pays. La vice-ministre de la Défense Ganna Malyar a précisé que les villages de Lobkovo, Levadne et Novodarivka, près de Zaporojie, avaient été repris, ainsi que le village de Storozheve, dans le sud de la région de Donetsk. « La superficie du territoire repassé sous notre contrôle s’élève à 90 kilomètres carrés », a assuré Ganna Malyar.

Lundi après-midi, l’armée ukrainienne a également affirmé avoir progressé dans la région de Bakhmout. « Les troupes ukrainiennes ont avancé de 250 à 700 mètres dans la direction de Bakhmout », a indiqué le ministère de la Défense. Pour les experts du think tank américain de référence Institute for the study of war (ISW), « les forces ukrainiennes ont fait des avancées visuellement vérifiées dans l’Ouest de la province de Donetsk et dans l’Ouest de la province de Zaporojie, que les sources russes ont confirmées mais qu’elles ont cherché à minimiser. »

Moscou affirme repousser les attaques

De son côté, l’armée russe se targue également de quelques victoires. Elle a ainsi annoncé mardi avoir capturé pour la première fois sur le front des chars de fabrication allemande Leopard et des blindés de fabrication américaine Bradley, fournis à Kiev par les Occidentaux. « Maintenant, ce sont nos trophées », a indiqué le ministère russe de la Défense sur Telegram. « Certains des véhicules de combat ont des moteurs en état de marche, ce qui indique que la bataille a été de courte durée et que les équipages ukrainiens ont fui », a affirmé le ministère russe, ajoutant les avoir pris dans la région de Zaporojie.

Moscou a par ailleurs affirmé lundi avoir repoussé des offensives dans la zone du Sud de l’Ukraine. Cependant, le ministère russe de la Défense s’est gardé de démentir ou de confirmer son repli de Blagodatné, Makarivka, Neskoutchné et Storojevé. « Dans la zone du saillant de Vremivka, les unités de défense ont repoussé, à l’aide d’artillerie et de systèmes lance-flammes du groupement des forces "Est", trois attaques de l’adversaire depuis Velyka Novossilka […] et de la localité de Levadné », s’est félicité le ministère russe dans son communiqué. Comme à son habitude, l’armée russe affirme infliger de très lourdes pertes aux Ukrainiens, mais ne dit rien des siennes.

Une offensive partie pour durer

A Paris, Emmanuel Macron a indiqué que « la contre-offensive ukrainienne a démarré depuis plusieurs jours ». « Elle a vocation à se déployer sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois », a estimé le président français, en assurant « souhaiter » que cette contre-offensive soit « la plus victorieuse possible pour pouvoir ensuite déclencher une phase de négociation dans de bonnes conditions. »

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A Washington, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a dit espérer que le succès de l’offensive puisse contraindre le président Vladimir Poutine à négocier. « Un succès de cette contre-offensive pourrait faire deux choses : cela renforcerait la position [de l’Ukraine] à la table des négociations et cela pourrait avoir pour effet d’amener enfin Poutine à négocier une fin à cette guerre qu’il a commencée », a-t-il déclaré à la presse. « En ce sens, cela pourrait rapprocher la paix, pas l’éloigner », a-t-il ajouté.