Chanson paillardePourquoi les légionnaires chantent-ils « Tiens, voilà du boudin » ?

La question du jour : Pourquoi les légionnaires chantent-ils « Tiens, voilà du boudin » ?

Chanson paillardeComme l’opéra ou les autres genres musicaux, la musique militaire a ses classiques. « Tiens, voilà du boudin » en fait partie. C’est en effet l’une des plus célèbres chansons de marche, celle de la Légion étrangère
 « Tiens, voilà du boudin » est une chanson emblématique de la Légion étrangère.
« Tiens, voilà du boudin » est une chanson emblématique de la Légion étrangère. - David Mark / Pixabay
Les choses à savoir

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Elle a été composée par Wilhem, un des restaurateurs du chant choral, dans la première moitié du XIXe siècle, et par A.Dussenty, un chef de musique de la Légion. Comme son nom l’indique, sa fonction de cette chanson de marche est de rythmer le pas des légionnaires. Or, on le sait, il est plus lent que celui des autres soldats.

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Dans les régiments français, en effet, la cadence est de 120 pas par minute. De leur côté, les légionnaires ne font, en moyenne, que 88 pas par minute. Et c’est le tempo de "tiens voilà du boudin" qui leur permet de tenir ce rythme plus lent. C’est d’ailleurs parce qu’ils marchent moins vite que leurs camarades que les légionnaires défilent les derniers lors des défilés.

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Mais d’où viennent les curieuses paroles qui commencent le chant, "tiens, voilà du boudin" ? Les légionnaires expriment-ils ainsi leurs préférences culinaires ? En fait, ce "boudin" ne fait pas référence à la spécialité charcutière bien connue. Il désigne, en réalité, le paquetage du légionnaire. Celui-ci comprend notamment une toile de tente, que le militaire doit rouler d’une certaine manière et fixer sur son sac. Et sa forme évoque assez bien celle d’un boudin.

Mais la suite des paroles peut sembler tout aussi curieuse. On y apprend donc qu’il y aura bien du boudin pour "les Alsaciens, les Suisses et les Lorrains", mais que "pour les Belges y en a plus".

Qu’avaient donc fait les Belges pour mériter un tel ostracisme ? Les légionnaires belges avaient dû obtempérer aux ordres de leur Roi, Léopold II qui, voulant respecter la neutralité de la Belgique, leur avait ordonné de quitter la Légion au moment de la déclaration de guerre franco prussienne, en 1870. Ils avaient donc dû, sous les yeux de leurs camarades un peu moqueurs, abandonner leur paquetage, et leur "boudin", avant de partir.

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