REPORTAGEAvec Pulvar, le PS veut gagner le match des gauches en Ile-de-France

Régionales : Derrière Pulvar en Ile-de-France, le PS jette ses dernières forces dans la campagne pour gagner le match des gauches

REPORTAGELa candidate socialiste en Ile-de-France Audrey Pulvar organisait un « grand meeting » ce mercredi à Paris
Le meeting d'Audrey Pulvar à Paris le 16 juin 2021.
Le meeting d'Audrey Pulvar à Paris le 16 juin 2021. - Sameer Al-DOUMY / AFP / AFP
Laure Cometti

Laure Cometti

L'essentiel

  • Malgré un début de campagne difficile, la tête de liste socialiste en Ile-de-France, Audrey Pulvar, espère faire un meilleur score que les listes écolo et insoumise dimanche.
  • Le PS pourrait ainsi s’imposer comme le rassembleur au second tour face à la sortante Valérie Pécresse. Ce match à gauche se jouera aussi en Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Centre-Val-de-Loire, Nouvelle-Aquitaine et dans les Pays-de-la-Loire.
  • Pour le parti à la rose, l’enjeu est d’engranger de meilleurs scores pour rester au centre du jeu à gauche pour la présidentielle de 2022.

«Vous la sentez la chaleur de Japy ? » En ce mercredi caniculaire, le gymnase du 11e arrondissement de Paris suffoque pour le « grand meeting » de la candidate soutenue par le Parti socialiste en Ile-de-France, Audrey Pulvar. Avec cette réunion publique dans la salle pouvant accueillir au maximum 500 personnes avec les mesures Covid-19, le PS a voulu voir les choses en grand, à quatre jours du premier tour des élections régionales à Paris. Malgré la chaleur, les militants des six partis qui soutiennent la liste s’époumonent et agitent des drapeaux tandis qu’une quinzaine de discours s’enchaînent avant l’arrivée de la tête de liste, sous les vivats.

Une petite démonstration de force dans la dernière ligne droite d’une campagne difficile. L’ancienne journaliste, devenue présidente de la Fondation de l’écolo Nicolas Hulot, puis propulsée adjointe à la maire de Paris en charge de l’alimentation durable il y a un an, a essuyé les polémiques et les sondages décevants. Au coude-à-coude dans les intentions de vote (autour de 10 %) avec deux autres listes de gauche, celles de l’écolo Julien Bayou et de l’insoumise Clémentine Autain, Audrey Pulvar doit faire le meilleur score ce dimanche pour s’imposer comme fédératrice au second tour.

« La vraie gauche, c’est nous ! »

« Ce sera toi qui rassembleras la gauche et les écologistes dans deux dimanches », prédit le premier secrétaire du PS Olivier Faure à la tribune, fervent partisan d’une candidature unique à l’élection présidentielle dans dix mois. « Il reste deux jours pour convaincre la France que la gauche a un avenir », avance Guillaume Lacroix, le patron du Parti radical de gauche, devant environ 300 sympathisants.

Pour le PS, cet avenir passe par la nécessité de surnager face à ses concurrents. Réservant ses principaux coups pour la présidente sortante Valérie Pécresse, dont le bilan est torpillé, Audrey Pulvar n’en tacle pas moins les écolos et les insoumis, implicitement. « La vraie gauche, c’est nous », crie-t-elle, revendiquant « le programme le plus juste, le plus ambitieux pour lutter contre les inégalités », notamment grâce à sa mesure phare, la gratuité des transports en commun. Avec le projet d'«assemblée citoyenne du long terme», « nous avons le programme le plus écologiste », enchaîne-t-elle, soutenue par l’ancienne ministre et ex-patronne des Verts Emmanuelle Cosse, présente sur scène.

« Pulvar-bashing »

Anne Hidalgo et Christiane Taubira, têtes d’affiche du meeting, se font en revanche remarquer par leur absence. Dans une vidéo d’une dizaine de minutes, la maire de Paris adresse un message de soutien à Audrey Pulvar, et en profite aussi pour vanter son bilan. Quant à l’ancienne garde des Sceaux, chaleureusement applaudie, elle s'est elle aussi filmée pour saluer le « courage » de la candidate face aux « débats intempestifs ». La campagne d'Audrey Pulvar a en effet été marquée par le départ fracassant de la tête de liste en Seine-Saint-Denis, et surtout la polémique après ses propos sur les réunions non mixtes. La sortie avait jeté un froid dans son camp et lui avait valu un recadrage de la maire d'Hidalgo.

Du « Pulvar-bashing », assure aujourd'hui Jean-Christophe Cambadélis, ancien patron du PS, qui veut y voir un signe encourageant. « Vous avez trois candidats de gauche, et tout le monde tape sur celle qui peut être en tête ». Ce soir, « la famille est rassemblée, c'est la gauche responsable, laïque, féministe, républicaine », vante son directeur de campagne Rachid Temal, tête de liste dans le Val-d’Oise. Reste à savoir qui rassemblera les trois familles de gauche en Ile-de-France pour le second tour le 27 juin prochain. En attendant, les colistiers posent pour une dernière photo tandis que le gymnase se vide, au son de « Bella ciao ».

Les candidats en Ile-de-France au premier tour :

  • « Ile-de-France en commun », d’Audrey Pulvar (Parti socialiste)
  • « Le choix de la sécurité », de Jordan Bardella (Rassemblement national)
  • « Agir pour ne plus subir », d’Éric Berlingen (Union des démocrates musulmans de France)
  • « L’écologie évidemment », de Julien Bayou (Europe Ecologie Les Verts, soutenu par Génération.s)
  • « Oser L’Écologie », de Victor Pailhac (Révolution écologique pour le vivant)
  • « Ile-de-France rassemblée avec Valérie Pécresse », de Valérie Pécresse (Libres!, soutenue par Les Républicains et l'Union des démcorates indépendants)
  • « Île-de-France, Île d’Europe », de Fabiola Conti (Volt)
  • « France démocratie directe », de Lionel Brot
  • « Envie d’Île-de-France » de Laurent Saint-Martin (La République en marche, soutenu par le MoDem)
  • « Faire entendre le camp des travailleurs », de Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière)
  • « Pouvoir vivre en Île-de-France », de Clémentine Autain (La France insoumise, soutenue par le Parti communiste)