FOOTBALLChaleur, supporters... Après le nul, le grand bal des bonnes excuses

Hongrie - France : Chaleur, supporters, horaire... Après le nul, le grand bal des bonnes excuses

FOOTBALLAvec une autre météo, à huis clos et avec une équipe de DH en face, c'est sûr, la France aurait battu la Hongrie
Fiola a pris de vitesse Pavard sur le premier but hongrois.
Fiola a pris de vitesse Pavard sur le premier but hongrois. - Tibor Illyes/AP/SIPA / SIPA
William Pereira

William Pereira

De notre envoyé spécial à Budapest,

Qu’on soit amateur, sportif du dimanche ou champion du monde, bref, quel que soit le niveau, la défaite porte toujours en elle son petit lot de mauvaise foi. L'équipe de France en a fait preuve après son match nul en Hongrie, dont elle a rejeté la faute tantôt sur le manque de réalisme, tantôt sur tout plein de paramètres extérieurs au sportivo-sportif et à tout ce qui peut relever de la mise en place tactique.

Premier paramètre, le plus évident, la chaleur. On ne va pas se mentir, il faisait effectivement sacrément chaud à la Puskas Arena. Attablés en tribune presse à rien foutre ou presque, on a perdu à peu près 300 litres d’eau. Alors on veut bien imaginer que les 35 degrés aient perturbé nos Bleus. Didier Deschamps confesse avoir remarqué des signaux d’alertes la veille à l’entraînement.

Chaud comme contre l’Australie en 2018

« Hier ils disaient ''coach à peine on fait un effort qu’on cherche notre souffle". Aujourd’hui, la température était à 35 degrés ressentis, les joueurs demandaient à boire toutes les 5 minutes. » Les deux pauses fraîcheur au milieu de chaque période n’ont pas suffi à redonner suffisamment de gaz aux troupes françaises, rendant le match difficilement supportable sur un plan physique. « Loin de moi l’envie de trouver des excuses », précise néanmoins notre DD national. Pour qu’on comprenne bien le degré de galère qu’a représenté ce match à Budapest, Corentin Tolisso verse dans la comparaison efficace. Retour en 2018.

« « Il faisait très chaud, ce match me fait penser à l’Australie, pendant le Mondial, où on a joué très tôt sur un terrain très sec. Il faisait très chaud, aussi. Et c’est plus dur de jouer à 15h sur un terrain très sec que le soir. » »

Et on passe donc à l’excuse numéro deux : l’heure. Encore une fois, elle est recevable. Les Bleus ont calqué leurs matchs de préparation et les séances d’entraînement sur la fin de journée/la soirée, et le corps a besoin de s’adapter à un certain rythme. SOIT. Mais on en vient toujours au même problème. Les deux paramètres s’appliquent aux deux équipes. C’est pourquoi il en vient un dernier, le plus rationnel, le plus recevable, le moins emprunt de mauvaise foi : la Hongrie jouait à domicile dans un stade plein.

Bouillant comme la Puskas Arena

« Ils avaient de la force avec le soutien de leur formidable public, ils se sont tous mis à défendre donc on avait moins d’espaces et d’intervalles », a ainsi regretté Didier Deschamps. Il faut l’avoir vécu, vu et entendu pour le croire. Si les joueurs hongrois sont restés facilement un quart d’heure devant leur virage d’ultras, c’est qu’ils sont sûrement conscients de leur devoir beaucoup. « Ça a été une expérience très forte, a confessé l’homme du match Laszlo Kleinheisler. Chapeau bas aux gars, aux fans sans qui nous n’aurions pas pu le faire. »

Chaque tacle, chaque duel gagné, chaque situation dangereuse était récompensée de grondements, d’applaudissements et de cris tous plus perçants les uns que les autres. Petite confession nocturne, on avait presque envie de changer de camp comme le public soviétique à la fin du combat Drago-Balboa dans Rocky IV. On y a laissé nos tympans, mais on a aimé ça. Et Coco Tolisso aussi, au fond de lui. « Ça fait plaisir de retrouver autant de supporters. On était un peu surpris au début, ça faisait énormément de bruit, ça fait un an et demi qu’on a plus personne dans le stade. » Chassez les excuses, elles reviennent au galop.