DRAMETrois morts dans l'incendie d'un immeuble en partie squatté à Marseille

Marseille : Trois morts dans l'incendie d'un immeuble en partie squatté, la piste criminelle privilégiée

DRAMEL'enquête s'oriente vers la piste criminelle
Les Marins-Pompiers de Marseille sont intervenus sur l'incendie de l'immeuble «Les Flamants», à Marseille, où trois personnes ont péri, le 17 juillet 2021.
Les Marins-Pompiers de Marseille sont intervenus sur l'incendie de l'immeuble «Les Flamants», à Marseille, où trois personnes ont péri, le 17 juillet 2021. - CLEMENT MAHOUDEAU / AFP / AFP
Manon Aublanc

Manon Aublanc

Trois personnes sont décédées et un enfant de deux ans a été grièvement blessé dans l'incendie d’un immeuble appartenant à un bailleur social mais en partie squatté, situé dans un quartier déshérité à Marseille, a confirmé la police à 20 Minutes, ce samedi.

Le feu a pris dans les parties communes, au petit matin. Piégées par les flammes, quatre personnes ont sauté, trois sont mortes, des migrants sans papiers, selon une source policière. Un enfant de 2 ans est lui hospitalisé, entre la vie et la mort. Un autre adulte a également été blessé et huit personnes intoxiquées, a ajouté la préfecture auprès de 20 Minutes.

Le feu parti des gaines techniques

L’incendie a pris dans les parties communes dans ce bâtiment de la résidence des Flamants, propriété d’un bailleur social, où vivaient également des squatteurs, notamment des migrants nigérians. « Il y a un point de deal (de drogue) notoire ici et il y a des tensions entre les habitants et les trafiquants. Notre objectif est de sécuriser les opérations de secours afin que toutes les personnes puissent être mises à l’abri », a indiqué la préfète de police, Frédérique Camilleri.

« Nous avons au moins l’existence de deux départs de feu, l’un au sixième étage, l’autre dans la cage d’escalier. Ce qui nous fait partir sur une piste criminelle », a déclaré quelques heures plus tard la procureure de Marseille, Dominique Laurens, lors d’un point presse.

« Toutes mes condoléances aux familles des victimes décédées dans l’incendie d’un immeuble à Marseille », a tweeté le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, en remerciant les marins-pompiers pour leur intervention. « L’incendie est terminé. Le travail d’évacuation et de relogement des habitants a commencé », a de son côté indiqué la préfecture des Bouches-du-Rhône sans pouvoir préciser combien de personnes sont concernées par ces mises à l’abri et relogement.

En fin de matinée, des draps noués pendant d’un des étages les plus hauts de ce bâtiment d’une dizaine d’étages, rappelait le drame qui s’est noué et les tentatives des habitants de fuir les flammes, a constaté un photographe. Des familles portant des valises et poussant des chariots contenant leurs affaires quittaient l’immeuble dans une ambiance lourde. Une partie du bâtiment était habitée par des locataires d’un bailleur social tandis qu’une autre partie était squattée, selon la préfecture.

Relogement en urgence

La résidence « Les Flamants », construite en 1972, est propriété de 13 Habitat, qui se présente comme le premier office HLM de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur avec 33.500 logements gérés. « Les Flamants » ont fait l’objet d’un projet de rénovation urbaine mais l’immeuble qui a été incendié, composé de quatre entrées, n’a toujours pas pu être réhabilité », a indiqué un porte-parole de 13 Habitat. « Il aurait dû être détruit il y a quelques mois mais le projet prend du retard face aux problèmes à reloger les familles locataires », a-t-il ajouté. Au moment de l’incendie, il restait au total 14 locataires dans l’immeuble. « Des migrants, pour la plupart d’origine nigériane, squattent en parallèle des logements vides », selon 13 Habitat.

« L’objectif désormais va être de proposer le relogement des familles locataires réticentes à l’hôtel » dans l’urgence, a-t-il ajouté. La préfecture a précisé que la mairie de Marseille était également mobilisée pour proposer une mise à l’abri aux personnes sans titre locatif qui vivaient dans cet immeuble. Le maire de Marseille, Benoît Payan, était présent sur les lieux.

« S’il reste à déterminer l’origine du drame, ce que l’enquête éclaircira, il n’en demeure pas moins que la situation invivable des squats connus dans les logements depuis de nombreux mois et années génère aux Flamants comme dans d’autres cités de Marseille une dangerosité et des risques importants pour les habitants et les occupants », a estimé dans un communiqué Samia Ghali, adjointe du maire de Marseille pour l’Egalité des territoires.