SCIENCESEt si lors d’une randonnée vous participiez à une étude sur le plastique ?

Pyrénées : Et si lors d’une randonnée vous apportiez votre pierre aux recherches sur le plastique ?

SCIENCESLe grand public est invité à participer à une étude de science participative lancée par des laboratoires français, andorrans et espagnols sur la présence de plastique dans les Pyrénées
Des déchets plastiques dans une rivière (illustration).
Des déchets plastiques dans une rivière (illustration). - Filmbetrachter/Pixabay  / Pixabay
Béatrice Colin

Béatrice Colin

L'essentiel

  • Avec l’été, les Pyrénées se transforment en une vaste zone de tourisme, avec son lot de conséquences sur la pollution des sites montagneux.
  • Pour sensibiliser le grand public aux déchets plastiques en montagne, une étude propose à n’importe quel randonneur de participer à géolocaliser la pollution plastique d’une simple clic.
  • L’objectif de cette vaste étude est de comprendre le cycle du plastique dans les zones de montagne, mais aussi d’améliorer la gestion des déchets.

Des sacs coincés sous des pierres ou encore des gobelets au fond d’une rivière. Ces découvertes de plastiques abandonnés en montagne sont régulièrement faites par des randonneurs dans les Pyrénées. Des déchets que l’on retrouve parfois des années après. Des chercheurs français, catalans et andorrans ont décidé de se pencher sur le sujet lors d’une grande étude à laquelle ils ont décidé d’associer le grand public.

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Baptisée Plasticopyr, « elle a pour objectif de comprendre le cycle du plastique dans les zones de montagne », explique Gaël Le Roux, directeur de recherches CNRS au sein du Laboratoire écologie fonctionnelle et environnement de Toulouse. Son équipe avait déjà démontré il y a deux ans qu’il pleuvait des microplastiques sur le massif pyrénéen, des particules transportées par le vent qui viennent polluer les sols.

Photo et géolocalisation

Mais il y a aussi tous les déchets importés dans des zones reculées par les touristes et laissés sur place, en particulier l’été dernier où de nouveaux usagers ont décidé de se déconfiner en montagne, laissant parfois des traces de leur passager derrière eux. Mais ils ne sont pas les seuls à oublier leurs plastiques sur place. Dans les années 1970, les usagers de la montagne avaient tendance à les enfouir sous la neige. C’est comme ça que l’on a retrouvé récemment les déchets laissés par des militaires sur le glacier d’Ossou. Il y a aussi ceux qui ont été utilisés, et le sont encore, dans les remblais de terre pour l’agriculture.

Pour voir l’impact du passage du Tour de France, le scientifique a effectué un échantillonnage avant son passage au Tourmalet en début de semaine. Et il recommencera après. Mais difficile pour cette équipe internationale d’être partout. Alors pour faire avancer la science, les responsables du projet ont décidé de faire participer le grand public. « Grâce à l’application "Marine debris tracker", mise au point initialement pour la pollution plastique des océans, n’importe quel usager de la montagne peut prendre en photo le déchet qu’il va ramasser, il va le géolocaliser et indiquer de quoi il s’agit. Ça prend trois secondes et nous, ça va nous permettre d’avoir en temps réel une idée de la dispersion du plastique et les zones préférentielles où on les trouve », poursuit Gaël Le Roux.

Le microplastique c’est vraiment pas fantastique

Autant de données qui pourront être analysées et soumises aux décideurs locaux pour mieux gérer les zones de collecte des déchets. Ou proposer, comme Andorre, des activités de nettoyage récurrentes après les saisons aux endroits les plus pollués. Comme les bords des routes qui sont jonchés de bouteilles et autres déchets en PET.

Même si en montagne, ils vont se désintégrer plus rapidement grâce à la variabilité importante de températures, la pluie et les UV, une fois qu’ils sont sous forme de microclastique, ils ne s’évanouissent pas non plus dans la nature, mais restent présents. « Donc ce n’est pas forcément une bonne nouvelle, c’est plus difficile de les ramasser. Il est donc plus facile de gérer les gros plastiques », relève le scientifique. Alors à vos téléphones, prêts, ramassez !

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