POLEMIQUEDes Grenobloises exclues d'une piscine après s'être baignées en burkini

Grenoble : Plusieurs femmes exclues d'une piscine après s'être baignées en burkini

POLEMIQUEDeux ans après leur première action significative pour défendre le port du burkini, les militantes de l'association Alliance citoyenne sont revenues mercredi dans la piscine Jean Bron de Grenoble
Une femme porte un burkini dans une piscine (illustration).
Une femme porte un burkini dans une piscine (illustration). - CEM OZDEL/A.A./SIPA / SIPA
Jérémy Laugier

J.Lau. avec AFP

En juin 2019, une dizaine de femmes soutenues par un collectif militant, l’Alliance citoyenne, avaient revendiqué leur droit de se baigner en burkini. Leur « acte de désobéissance civile », contre des règlements de piscines qu’elles jugent discriminatoires, s’était alors déroulé dans la piscine Jean Bron à Grenoble. Deux ans plus tard, cinq femmes (selon la police, six d’après l’association) ont renouvelé leur action en se baignant en burkini, mercredi vers 15h30 dans la même piscine iséroise.

Les militantes ont été verbalisées et exclues de l’établissement pour deux mois, indique la mairie de Grenoble. Leur présence a provoqué l’évacuation du bassin, à la demande des agents municipaux, qui avaient bloqué l’accès à la baignade d’une dizaine d’autres femmes. Ce nouvel incident intervient après plusieurs actions de ce collectif et des échanges tendus entre Eric Piolle, le maire écologiste de la ville, ainsi que le gouvernement, sur ce type de maillot de bain recouvrant l’ensemble du corps.

« Ces méthodes d’action sont dans leur ADN »

Cette action « s’est faite dans le calme, sans violence », précise Annabelle Bretton, adjointe chargée de l’Education populaire et de la démocratie ouverte, qui a ensuite reçu les militantes à la mairie. « Ces méthodes d’action sont dans leur ADN. Elles sont dans leur créneau, et nous, tranquillement, on est dans le nôtre », assure l’élue, alors que le règlement intérieur de la piscine interdisant ces tenues a été appliqué.

L’Alliance citoyenne, l’association en question, affirme pour sa part dans un communiqué que ses militantes « réclament le droit de choisir leur maillot de bain : maillot de bain couvrant, à manches longues, à manches courtes ou encore en topless (sic) ». Elle juge les règlements actuels « discriminants » et promet de renouveler son action.

L’accès à la piscine, « un bien commun » selon Alliance citoyenne

« Depuis 2018, le syndicat des femmes musulmanes libres et voilées de l’Alliance citoyenne lutte pour accéder à la piscine, qui, on le rappelle, est un bien commun », affirmait le collectif dans un communiqué, publié le 16 juillet sur Facebook. Il venait alors d’organiser une « pool party » dans le hall de la mairie pour réclamer à Eric Piolle de « laisser les femmes choisir leur maillot de bain. »

Le 18 juin, l’élu écologiste avait, dans une lettre à Jean Castex, demandé au gouvernement de statuer au niveau national sur l’interdiction ou non de ces maillots. Trois mois plus tôt, Gérald Darmanin avait demandé à la Commission européenne d’annuler une subvention accordée à un consortium dont fait partie l’Alliance citoyenne, qu’il accuse de « promouvoir des règles compatibles avec la charia ».

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