POLITIQUECe qu’il faut savoir sur le déplacement d’Emmanuel Macron en Polynésie

Polynésie française : Ce qu’il faut savoir sur le premier déplacement d’Emmanuel Macron

POLITIQUELe président Emmanuel Macron débute ce samedi son premier déplacement dans cet archipel du Pacifique
Emmanuel Macron  à Tokyo le 23 juillet 2021.
Emmanuel Macron à Tokyo le 23 juillet 2021. - Nicolas Datiche/SIPA / SIPA
Claire Planchard

C.P. avec AFP

Essais nucléaires, pass sanitaire, stratégie militaire, dérèglement climatique.. Le président Emmanuel Macron débute ce samedi son premier déplacement en Polynésie française avec un programme chargé.

Le chef de l’Etat avait dû reporter un déplacement en Polynésie française prévu à la mi-avril 2020 en raison de la pandémie du coronavirus, et n’a fait aucun déplacement dans les territoires d’outre-mer depuis le début de la crise sanitaire de Covid-19. Le dernier déplacement présidentiel dans cet archipel du Pacifique était celui de François Hollande en février 2016.

Visite au centre hospitalier

Sans surprise, la pandémie de coronavirus occupera une place importante dans ce déplacement de trois jours. Le chef de l’Etat réserve d’ailleurs sa première visite au Centre hospitalier de Polynésie française où il ira « à la rencontre des soignants », a précisé l’Elysée, alors qu’une manifestation contre le pass sanitaire est prévue ce samedi matin à Papeete.

L’Etat français a fourni plus de 224.000 doses de vaccin à la Polynésie française, 226.000 à la Nouvelle-Calédonie et 18.000 à Wallis et Futuna.

L’Elysée assure que le Président « aura bien sûr un regard » sur ses deux autres territoires français du Pacifique, qui vivent chacun un moment important, avec la troisième consultation d'auto-détermination prévue le 12 décembre 2021 en Nouvelle-Calédonie et la célébration le 29 juillet du 60e anniversaire du statut de territoire d’Outre-mer à Wallis et Futuna.

Ces deux collectivités sont actuellement « Covid Free », et les visiter impliquerait une quarantaine qui n’est « pas compatible avec un déplacement présidentiel », a précisé l’Elysée.

Le chef de l’Etat ne pouvant répondre à l’invitation lancée par les autorités de Wallis et Futuna, une délégation viendra le rencontrer en Polynésie pour avoir un « entretien particulier » mardi.

Stratégie indopacifique

Le sud Pacifique a en effet une importance stratégique pour la France, et Emmanuel Macron « aura l’occasion d’évoquer la stratégie indopacifique et le positionnement que souhaite tenir la France dans cet espace qui se polarise », selon l’Elysée.

Fin juin, l’armée de l’air française a déployé trois avions de chasse Rafale, deux avions ravitailleurs MRTT A330 Phénix et deux appareils de transport A400M à Tahiti, démontrant sa capacité à déployer ses avions à l’autre bout du monde en moins de 48 heures.

Crise climatique

Le président de la République compte aussi profiter du déplacement pour évoquer les risques du changement climatique pour l’archipel, vulnérable face à la montée des océans, et aux cyclones.

Le Président se rendra sur l’île d’Hiva Oa pour appuyer la candidature des Marquises à l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco, et sur l’atoll de Manihi dans les Tuamotu où il visitera une centrale électrique hybride (photovoltaîque/diesel) qui a permis de faciliter l’électrification de l’atoll.

Dialogue autour des essais nucléaires

Le déplacement a été précédé début juillet d’une table-ronde sur les conséquences des essais nucléaire en Polynésie qui a réuni une délégation polynésienne menée par le président Edouard Fritch, et les ministres de la Santé, des Armées et des Outre-mer.

« La Polynésie française a grandement contribué à la construction de notre force de dissuasion et il convient d’assumer toutes les conséquences, humaines, sociétales, sanitaires, environnementales et économiques », avait alors déclaré Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée à la Mémoire et aux Anciens combattants.

« Le président de la République aura à cœur, lors de ce déplacement, de promouvoir ce dialogue étroit et transparent en encourageant la mise en place rapide et concrète de plusieurs actions, tant sur la question de la mémoire avec l’ouverture des archives que sur les questions d’indemnisations individuelles », selon l’Elysée.

A l’issue de son déplacement, et après un discours, Emmanuel Macron présidera le conseil des ministres en visioconférence depuis Papeete, avant de reprendre l’avion.