ALLOCUTION« L’urgence est de mettre en sécurité nos compatriotes et nos alliés »

Crise en Afghanistan: « L’urgence est de mettre en sécurité nos compatriotes et nos alliés afghans », a déclaré Emmanuel Macron

ALLOCUTIONLe président de la République s'est exprimé ce lundi soir alors que les talibans ont pris Kaboul, la capitale afghane, pour rappeler le rôle qu'il souhaite que la France joue dans cette crise
Macron: "L'Afghanistan ne doit pas redevenir le sanctuaire du terrorisme"
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'essentiel

  • Emmanuel Macron tenu a s'exprimer ce lundi soir concernant la crise afghane pour exprimer « l’extrême préoccupation de la France »
  • Il a rendu hommage aux soldats français tombés dans ce théâtre d'intervention où la France s'est investie militairement de 2001 à 2014
  • Il a dit vouloir prendre des initiatives politiques pour combattre le terrorisme islamiste, gérer la crise migratoire que la situation actuelle pourrait entraîner et a rappelé la volonté de la France de défendre la liberté de chaque Afghan

Emmanuel Macron s’est exprimé ce lundi à 20 heures à propos de la situation en Afghanistan. Un Conseil de défense relatif à la situation en Afghanistan s’était tenu ce lundi, en milieu de journée, en visioconférence après la fuite du président afghan Ashraf Ghani et la prise par les talibans de Kaboul, la capitale afghane.

« Un tournant historique est à l’œuvre en Afghanistan », a tenu a rappeler ce lundi soir le président Emmanuel Macron avant d’exprimer « l’extrême préoccupation de la France » concernant la crise afghane.

Treize ans d’intervention militaire française en Afghanistan

« Après une guerre de 20 ans, après la décision de retrait des troupes américaines, Kaboul est tombée en quelques heures aux mains des talibans », évoquant l’engagement militaire de la France dans ce pays pendant 13 ans, de 2001 à 2014, avec pour principal objectif de stopper la menace terroriste qui visait alors notre territoire. « L’Afghanistan était alors en passe de devenir le sanctuaire du terrorisme islamiste », a-t-il dit.

« En Afghanistan notre combat était juste et c’est l’honneur de la France de s’y être engagé », a-t-il aussi martelé avant de rendre hommage aux unités de l’armée française qui sont passées dans ces vallées, à la mémoire et aux familles de ceux qui y sont tombés. « Nous n’oublierons pas nos soldats, ni nos morts, au nombre de 90. »

Une situation d’urgence qui nécessite la mise en sécurité des personnes

Le tournant actuel en Afghanistan nécessite des décisions et initiatives immédiates pour répondre à la catastrophe humanitaire, a affirmé le président. « L’urgence est de mettre en sécurité nos compatriotes et nos alliés afghans », précisant que la France était en contact avec toutes les parties en présence pour mener à bien ces évacuations et rappelant que, jusqu’au bout la France avait voulu protéger ses alliés afghans.

Près de 800 personnes sont déjà sur le sol français. « De nombreux afghans, artistes, journalistes sont désormais menacés en raison de leur engagement. Nous les aiderons, c’est l’honneur de la France ». Afin de procéder à ces opérations d’évacuations, il a annoncé l’envoi de deux avions militaires et des forces spéciales françaises. Les Français présents en Afghanistan avaient été invités dès le mois d’avril à quitter le pays et un vol spécial avait été affrété par les autorités françaises le 16 juillet.

La France prendra des initiatives sur le plan politique

Enfin, au-delà de l’urgence de la situation, Emmanuel Macron a dit vouloir prendre des initiatives politiques, au motif que des groupes terroristes risquent de vouloir profiter de la situation pour tenter de faire de nouveau de l’Afghanistan un sanctuaire. « Le conseil de sécurité des Nations unies devra prendre des initiatives » pour faire en sorte de combattre le plus efficacement possible le terrorisme, a-t-il affirmé.

Autre enjeu identifié par le président Macron, le risque que la déstabilisation de l’Afghanistan entraîne d’importants flux migratoires vers l’Europe. « Nous prendrons toute notre part dans un effort international et juste mais l’Union européenne ne peut pas assumer seule les conséquences de la situation actuelle ».

« Nous porterons avec l’Allemagne et avec d’autres états européens une initiative pour construire une réponse aux flux irréguliers, mais nous chercherons aussi à mettre en place des plans de coopération avec les pays de transit et accueil (Pakistan, Turquie, Iran) », a-t-il détaillé.

Enfin, Emmanuel Macron s’est placé sur le plan des valeurs face à la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan. Les libertés de conscience et de choix que défend la France risquent d’être mises à mal en Afghanistan. « Or, le peuple afghan a le droit de vivre dans le respect de chacun. Les femmes afghanes ont le droit de vivre dans la liberté », avant de conclure : « Si le destin des afghans reste entre leurs mains, nous ferons en sorte de les protéger au maximum ».