EVACUATIONS« On a juste eu le temps de partir », 10.000 personnes évacuées dans le Var

Incendie dans le Var : « On a juste eu le temps de partir, c’était une expérience terrible », les personnes évacuées témoignent

EVACUATIONSPas moins de 10.000 personnes ont déjà été évacuées à cause de l’incendie qui a déjà parcouru plus de 6.000 hectares
Une femme évacue son poney.
Une femme évacue son poney.  - NICOLAS TUCAT / AFP / AFP
Adrien Max

Adrien Max

L'essentiel

  • Un incendie s’est déclaré lundi en fin d’après-midi à proximité de l’aire de Gonfaron, dans le Var, et avait déjà parcouru 6.000 hectares mardi après-midi.
  • Pas moins de 10.000 personnes ont été évacuées depuis le début de l’incendie, près de Gonfaron, mais aussi vers Grimaud.
  • Maïka, son mari, et leurs quatre enfants, sont partis de leur maison de location pour rejoindre le gymnase du Luc, et attendent de savoir s’ils pourront récupérer quelques affaires avant de rentrer en région parisienne.

De notre envoyé spécial dans le Var,

Maïka, son mari, et leurs 4 enfants se souviendront longtemps de la fin de leurs vacances 2021. Ils attaquaient leur troisième semaine dans une maison de location sur les collines de La Garde Frenet, lorsque le feu est parti à seulement quelques kilomètres de là, sur l’aire d’autoroute de Gonfaron, dans le Var.

« On a commencé à voir de la fumée vers 18h, mais nous n’étions pas plus inquiets que ça. La propriétaire de la maison est quand même venue nous dire que le feu avançait vite et qu’il fallait rester vigilants. Au début, on voyait la fumée arriver de derrière nous, puis d’un coup un nouveau foyer est apparu juste en face », relate la mère de famille.

« Quand on est arrivé, le vent avait tourné »

La famille originaire de Nanterre, en région parisienne, décide de rejoindre le point de rassemblement de la commune avec d’autres habitants. « Les voisins nous ont quand même conseillé de partir, en nous disant qu’ils restaient sur place parce qu’ils ont des bêtes. Sur la route, on a croisé des gendarmes qui nous ont dit qu’on pouvait rentrer parce que le feu ne prenait pas la direction de la maison », poursuit-elle. S’ils ont l’habitude de venir en vacances dans le Var, c’est la première fois qu’ils sont confrontés à une telle situation.

Il est un peu moins de 23h lorsque la famille de 6 revient dans leur location de la Garde Frenet. « Quand on est arrivé, le vent avait tourné et les flammes étaient juste à côté de la maison, on a juste eu le temps de repartir. C’était une expérience terrible », confie-t-elle.

Trop tôt pour un bilan matériel

Ils sont finalement accueillis au gymnase municipal du Luc, où des bénévoles les ont pris en charge, eux, et les 45 autres personnes des alentours. « La majorité de ces personnes étaient en villégiature dans les environs. Il y a également deux ou trois couples des environs qui sont venus parce qu’ils avaient perdu leur maison, explique un bénévole présent sur place. Mais on a reçu au moins 20 personnes qui nous ont proposé de l’aide, des hébergements, de la nourriture ».

Un peu plus loin, une dame de 86 ans se repose à l’écart de tout le monde, seule avec son petit-fils : sa maison a disparu dans la nuit sous les flammes. Il est encore trop tôt, et le feu est surtout encore trop vif, pour un bilan matériel précis, mais elle n’est pas la seule dans ce cas selon plusieurs témoignages.

« Si nous n’avons pas de nouvelles dans la nuit, nous repartirons demain »

Ce mardi après-midi, Maïka et sa famille sont toujours dans l’attente de savoir de quoi les prochaines heures seront faites. « La propriétaire est passée à la maison, elle nous a dit qu’elle n’avait pas complètement brûlé et qu’on pourrait sûrement récupérer deux ou trois affaires », espère-t-elle. Sauf qu’entre-temps la situation s’est dégradée, et la route a été entièrement recoupée. « Si nous n’avons pas de nouvelles dans la nuit, nous repartirons demain », avance-t-elle.

Beaucoup d’autres communes ont également ouvert leurs gymnases, et autres lieux publics pour accueillir les 10.000 personnes déjà évacuées depuis lundi soir. Comme à une heure de route plus au sud, à Bormes-les-Mimosas. « Nous avons accueilli 1.300 personnes la nuit dernière, essentiellement des personnes des campings voisins. Comme le feu n’est pas encore maîtrisé, nous augmentons notre capacité d’accueil à 1.500 personnes pour la prochaine nuit », explique la municipalité de Bormes, qui a également lancé un appel aux dons de produits de premières nécessité. Dans le Var, tout le monde s’organise pour tenir plusieurs jours face à ce monstre de feu, et la préfecture du Var appelle toutes les personnes déjà évacuées à ne pas regagner leur domicile.