ENVIRONNEMENT DE TRAVAILUne enquête pour harcèlement ouverte au studio Ubisoft de Singapour

Ubisoft : Un enquête ouverte à Singapour pour des allégations de harcèlement et de discrimination

ENVIRONNEMENT DE TRAVAILPlusieurs témoignages font état de harcèlement et de disparités salariales entre expatriés et Singapouriens au sein du studio
En 2018, à Los Angeles (Etats-Unis), lors de la présentation du jeu Skull and Bones créé par le studio Ubisoft Singapour.
En 2018, à Los Angeles (Etats-Unis), lors de la présentation du jeu Skull and Bones créé par le studio Ubisoft Singapour. - Frederic J. BROWN / AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le géant français des jeux vidéo est à nouveau dans la tourmente. Le studio Ubisoft de Singapour, qui compte 500 salariés, fait l’objet d’une enquête sur des allégations de harcèlement sexuel et discrimination raciale.

Le Tafep, régulateur des employeurs de la cité-Etat d’Asie du Sud-Est, a annoncé mardi avoir ouvert une enquête après avoir reçu « des informations anonymes contenant des liens vers des articles en ligne concernant des allégations de harcèlement sur le lieu de travail et de traitement discriminatoire à Ubisoft Singapour ».

Le site Kotaku a publié une enquête en juillet évoquant des allégations de harcèlement, de mauvais traitements et des disparités salariales importantes entre expatriés et Singapouriens, basée sur les témoignages d’une vingtaine d’employés et ex-employés d’Ubisoft Singapour s’exprimant sous couvert de l’anonymat.

Deux femmes ont ainsi témoigné de contacts physiques et de commentaires inappropriés tandis qu’un autre salarié s’est plaint d'« un fossé insensé des salaires entre locaux et expatriés ».

Ubisoft Singapore a répondu être au courant des allégations évoquées par le Tafep dans un communiqué adressé à l’AFP : « Comme nos discussions (avec le régulateur) sont en cours, nous ne disposons pas d’éléments pouvant être rendus publics à ce stade », précise la société.

Mauvaise réputation

« Tous les studios Ubisoft, y compris Ubisoft Singapour, s’efforcent de promouvoir une culture dont les membres de l’équipe et les partenaires peuvent être fiers. Nous ne tolérons pas et n’admettrons pas de discrimination ou d’abus », ajoute le communiqué.

L’an passé, l’entreprise, qui produit notamment les jeux Assassin’s Creed et Far Cry, avait déjà été éclaboussée par des accusations contre des managers des studios Ubisoft de Toronto et Montréal. Cela avait débouché sur des démissions et licenciements.

L’industrie des jeux vidéo, où les hommes sont largement majoritaires, souffre d’une mauvaise réputation pour son traitement souvent sexiste des femmes dans les jeux ainsi que pour des pratiques de harcèlement et de discriminations dans les studios.

D’autres éditeurs de jeux vidéo sont aussi critiqués. Le géant américain Activision Blizzard, accusé d’avoir laissé s’installer discrimination et harcèlement au sein de l’entreprise, a annoncé un remaniement au sein de sa direction.