Après le rétropédalage de l’Umih (Union des métiers et industries de l’hôtellerie) de la Gironde, c’est au tour du Groupement des commerçants de Lille d’essayer un dispositif de bracelets pour « fluidifier » les flux dans bars et restaurants.

Le bracelet ne vient pas remplacer le pass sanitaire, mais est censé faciliter les entrées et sorties de clients, dont le pass sanitaire a déjà été contrôlé. A Lille, l’initiative émane du Groupement des commerçants, qui revendique 200 adhérents, et qui a déjà reçu commande de 20.000 bracelets, à « moins de 5 centimes la pièce », selon sa présidente, Geneviève Dubuisson. Une quinzaine de bars et restaurants sont déjà parties prenantes, l’enjeu étant aussi de minimiser le personnel affecté aux contrôles.

« En aucun cas les bracelets ne pourront se substituer au contrôle du pass sanitaire »

La préfecture a fait part à l’AFP de son accord pour cette initiative, « qui doit faciliter, en particulier, l’identification des clients en terrasse et au bar et favoriser le respect de la réglementation, qui concourt à la prévention de l’épidémie » et est « donc bienvenue ». Mais « les forces de police et de gendarmerie contrôleront le pass sanitaire lui-même, ainsi que les identités », a-t-elle ajouté.

La préfecture enfonce le clou dans un communiqué : « En aucun cas les bracelets ne pourront se substituer au contrôle du pass sanitaire, qui doit être effectué sous la responsabilité de chaque établissement, et en pratique pour chaque établissement. »

Le bracelet, « non transférable, numéroté et d’une couleur différente pour chaque jour », est au nom de l’établissement, et ne constitue « en aucun cas un sésame pour aller de bars en bars » a précisé Geneviève Dubuisson. Il est « accroché au poignet » des clients après présentation du pass sanitaire et porte deux QR codes renvoyant « à la carte du bar ou au site internet » de l’établissement et au site du Groupement.

« Un de nos adhérents traité de "collabo" »

Une opération du même type, lancée en Gironde, a été suspendue jeudi afin d’en « clarifier les contours », suite à des « polémiques », a annoncé l'Umih-33. Le président de l’Umih-33 Laurent Tournier a précisé à 20 Minutes que l’initiative n’était pas annulée, et pourrait être relancée la semaine prochaine.

L’initiative lilloise risque-t-elle susciter la même polémique ? « Un de nos adhérents a fait l’objet de commentaires et avis négatifs émanant de personnes opposées à la vaccination, et notamment traité de "collabo", mais sans autre controverse », a rapporté Geneviève Dubuisson. « Nous ne sommes pas responsables de l’imposition du pass, nous cherchons seulement à faciliter la vie de nos adhérents », a-t-elle ajouté.