AUSTRALIEL'Europe défend la France sur la crise des sous-marins

Crise des sous-marins : L’UE dénonce un « manque de loyauté » des Etats-Unis et juge « inacceptable » la manière dont la France a été traitée

AUSTRALIELa France n’a plus de contrat mais elle a le soutien européen
Ursula von der Leyen a tapé du poing sur la table sur les sous-marins
Ursula von der Leyen a tapé du poing sur la table sur les sous-marins - YVES HERMAN / POOL / AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

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La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a jugé ce lundi « inacceptable » la manière dont la France a été traitée dans le cadre du pacte de sécurité conclu entre les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni. « L’un de nos États membres a été traité d’une manière qui n’est pas acceptable […]. Nous voulons savoir ce qui s’est passé et pourquoi » , a-t-elle déclaré à la journaliste Christiane Amanpour de la chaîne d’information américaine CNN.

Ursula von der Leyen est la première dirigeante d’une institution européenne à réagir à l’annonce de ce pacte, baptisé AUKUS, qui a entraîné la rupture d’un important contrat d’armement passé par la France avec l’Australie. D’un montant de 90 milliards de dollars australiens (56 milliards d’euros), il prévoyait la fourniture de 12 sous-marins à propulsion diesel et était souvent qualifié de « contrat du siècle ».

Le président du Conseil européen Charles Michel a embrayé, dénoncant un « manque de loyauté » de la part des Etats-Unis. L’Union européenne demande à Washington une « clarification » pour « tenter de mieux comprendre quelles sont les intentions derrière » l’annonce d’un partenariat stratégique entre les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, « car c’est incompréhensible », a-t-il dit à des journalistes à New York en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.

Une décision pas sans conséquences

L’UE n’a été ni consultée ni informée avant l’annonce du partenariat stratégique pour la région indo-pacifique conclu entre Washington, Londres et Canberra, avait déclaré vendredi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. Les ministres des Affaires étrangères des pays de l’UE examineront lundi soir les conséquences de ce pacte, au cours d’une réunion à New York en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.

« Josep Borrell présidera cette réunion qui sera la première occasion de discuter des implications et des conséquences de cet accord pour l’UE et ses Etats membres », a précisé son porte-parole.

Rupture de confiance

« La réunion va durer deux heures et Josep Borrell devrait en rendre compte par une déclaration », a-t-il ajouté. Pour marquer sa colère, la France a rappelé son ambassadeur aux Etats-Unis, un acte sans précédent vis-à-vis de cet allié historique, et son représentant en Australie, le pays à l’origine de la crise. Paris a également annulé une réunion entre la ministre française des Armées Florence Parly et son homologue britannique Ben Wallace.

Jean-Yves le Drian, le chef de la diplomatie française qui s’exprimera à la tribune des Nations Unies, reproche aux dirigeants des trois signataires du pacte AUKUS d’avoir dissimulé pendant des mois leurs négociations et dénonce une « rupture majeure de confiance » entre alliés de l’Otan.