FAKE OFFQu’est-ce qui se cache derrière la rumeur d’une « maladie de Lille » ?

Des dizaines de personnes touchées par une mystérieuse « maladie de Lille » ? On fait le point

FAKE OFFDepuis quelques jours, notamment sur Twitter, de nombreux internautes se disent frappés par la « maladie de Lille », un mal qui toucherait essentiellement les jeunes ayant fréquenté certains quartiers. Si la rumeur semble inquiétante, les autorités sanitaires se veulent, elles, rassurantes
A Lille, un mystérieux virus toucherait les jeunes (illustration).
A Lille, un mystérieux virus toucherait les jeunes (illustration). - M.Libert / 20 Minutes / 20 Minutes
Mikaël Libert

Mikaël Libert

L'essentiel

  • Depuis près de 10 jours les réseaux sociaux s’enflamment à propos d’une certaine « maladie de Lille ».
  • L’hypothèse d’un variant lillois du coronavirus a été rapidement écartée après les tests négatifs des malades.
  • Pour les autorités sanitaires, il s’agit simplement d’un retour des infections respiratoires classiques après un relâchement des gestes barrière.

Cela fait presque dix jours que l’on ne peut plus sortir dans les bars lillois où les jeunes ont leurs habitudes sans entendre parler de la fameuse « maladie de Lille ». Et lorsque l’on recherche cette expression sur Twitter, on se rend compte que la rumeur s’est propagée à une vitesse fulgurante. Vraie maladie ou fausse rumeur ? En fait, il y a un peu des deux mais le coronavirus​ n’a rien à voir là-dedans.

« J’ai échappé au Covid pendant 1 an et demi pour au final être malade comme je ne sais quoi à cause de la ''maladie de Lille'' », déplore Alba. « La maladie de Lille je peux plus frère je fais que tousser », assure Narcisse. « La maladie de Lille c’est pas une blague, une semaine je suis à bout, c’est de pire en pire », renchérit Adé. Des tweets de la sorte, il y en a des dizaines. Des sérieux, et d’autres moins, qui évoquent, moqueurs, le « variant Masséna », ou le « variant Solférino », des endroits connus des étudiants pour y faire la fête.

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Les symptômes décrits par les victimes de ce mal mystérieux sont de manière générale les mêmes : toux, fièvre, courbatures… « Nous avons en effet été contactés par un médecin généraliste qui avait remarqué une augmentation de ce type de pathologies qu’il qualifiait de syndromes pseudo-grippaux », reconnaît l’Agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France, sollicitée par 20 Minutes. Dans le doute, les malades ont été dépistés pour le Covid-19 et les tests se sont avérés négatifs. « Le coronavirus est écarté, mais c’est l’occasion pour nous de rappeler l’importance des gestes barrière pour lutter aussi contre les maladies hivernales », poursuit l’ARS.

Pour le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Lille, rien d’alarmant non plus : « Les ''virus automnaux'' reviennent alors même que la population a un faible niveau de défenses immunitaires puisque ces virus ne se sont pas manifestés, ou très peu, l’année dernière, grâce aux gestes barrières », explique-t-on à 20 Minutes. Le CHU estime que le relâchement des gestes barrière constaté avec l’apparition du pass sanitaire explique en partie la transmission de ces virus automnaux.

Le suivi épidémiologique est assuré par Santé publique France et, de ce côté-là non plus il n’y a pas de quoi s’alarmer. « C’est vraiment juste une rumeur cette ''maladie de Lille'', il n’y a pas de surveillance particulière mise en place et cela ne fera l’objet d’aucune publication spécifique de notre côté », insiste l’organisme. Pour Santé publique France, la « maladie de Lille » ce n’est rien d’autre que des cas « d’infections respiratoires aiguës » dont la survenue à cette période n’a pas de caractère anormal. L’ARS assure d’ailleurs que d’autres régions sont aussi touchées.