TENSIONSA Paris, le malaise des policiers chargés de la circulation

Paris : « Les mecs n’en peuvent plus… » Le malaise des policiers des compagnies chargées de la circulation

TENSIONSUne centaine de policiers ont manifesté, ce mardi à Paris, à l’appel du syndicat Unité SGP Police-FO, pour soutenir leurs collègues en arrêt maladie, qui étaient convoqués par la médecine statutaire
Un contrôle de police lors du confinement à Paris.
Un contrôle de police lors du confinement à Paris. - Thomas SAMSON / AFP / AFP
Thibaut Chevillard

Thibaut Chevillard

L'essentiel

  • Quelque 150 des 300 agents des compagnies centrales de circulation sont en arrêt maladie depuis la fin de la semaine dernière. Selon le syndicat Unité SGP police-FO, les fonctionnaires sont en « burn-out » à cause de la dégradation de leurs conditions de travail.
  • Plusieurs d’entre eux ont été convoqués, lundi et ce mardi, par la médecine statutaire.
  • Une centaine d’agents ont manifesté ce mardi à l’appel du syndicat pour les soutenir.

La colère gronde au sein des compagnies centrales de circulation de Paris. Depuis la fin de la semaine dernière, 150 des 300 policiers qui y sont affectés sont en arrêt maladie. « Les collègues sont en burn-out, ce ne sont pas des arrêts de complaisance », explique à 20 Minutes Rocco Contento, porte-parole du syndicat Unité SGP Police-FO en Île-de-France. En cause : la multiplication des missions confiées à ce service – qui a perdu pourtant plus de la moitié de ses effectifs depuis 2013 –​, les horaires décalés ou encore le manque de « reconnaissance de la hiérarchie ». « Les mecs n’en peuvent plus, ça fait des mois que ça dure. On a demandé un renfort d’effectifs conséquents qu’on n’a toujours pas », poursuit le syndicaliste.

Peu connu du grand public, ce service est notamment chargé de procéder à des opérations de sécurité routière dans Paris intra-muros ou d’interdire la circulation lors des manifestations. Nombreux sont les fonctionnaires qui dénoncent la dégradation continue de leurs conditions de travail. « Lorsqu’ils sont de repos le week-end, ce qui arrive seulement une semaine sur six, il y a de grande chance pour qu’un télégramme de restriction tombe le vendredi. C’est-à-dire qu’on leur demande de ne pas bouger de chez eux car ils sont susceptibles d’être rappelés s’il y a une manifestation », explique Rocco Contento, soulignant que cela génère des difficultés dans leur « vie personnelle et familiale ».

« Mépris total des règles statutaires »

Depuis le 9 juillet dernier, les restrictions ont concerné neuf des douze week-ends, indique le syndicat. La situation sociale s’est encore dégradée lorsque certains agents arrêtés ont été convoqués, lundi et ce mardi, par la médecine statutaire, à la demande de la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC) de la Préfecture de police.

« Normalement, on passe devant la médecine statutaire à la fin de l’arrêt maladie pour avoir un bulletin de reprise. Comme par hasard, ils ont été convoqués dès lundi. Certains se sont vus casser leur arrêt. Alors qu’ils ont été donnés par des médecins », affirme le porte-parole d’Unité SGP Police-Fo qui dénonce un « mépris total des règles statutaires qui existent dans la police nationale ». Une centaine de policiers ont donc manifesté ce mardi dans le 14e arrondissement pour soutenir la vingtaine de collègues qui étaient convoqués.

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Contactée par 20 Minutes, la préfecture de police explique que « la réglementation européenne sur le temps de travail impose des modifications des cycles de travail » de ces agents car « certains cycles de travail au sein de la police nationale ne sont plus conformes et doivent évoluer d’ici 2022 ». « C’est dans ce cadre que la DOPC a engagé un dialogue avec les différentes organisations syndicales afin de procéder à cette nécessaire réforme. » Concernant la convocation des agents par la médecine statutaire, elle affirme en avoir « le droit et le pratique[r] régulièrement ».