JUGEMENTNicolas Sarkozy condamné à un an de prison ferme dans l’affaire Bygmalion

Affaire Bygmalion : Nicolas Sarkozy condamné à un an de prison ferme pour le financement illégal de sa campagne

JUGEMENTL’ancien président de la République va faire appel de cette décision
Le jugement du procès Bygmalion impliquant Nicolas Sarkozy a été rendu ce jeudi 30 septembre 2021.
Le jugement du procès Bygmalion impliquant Nicolas Sarkozy a été rendu ce jeudi 30 septembre 2021.  - Rodrigo Jimenez/EFE/SIPA / SIPA
M.F avec AFP

M.F avec AFP

Nicolas Sarkozy​ est enfin fixé sur son sort. Le tribunal correctionnel de Paris l’a déclaré coupable de financement illégal de sa campagne de 2012 dans le cadre de l'affaire Bygmalion et l’a condamné à un an de prison ferme. Mais le chef de l’Etat, qui n’était pas présent, a annoncé qu’il allait faire appel de cette décision et a promis d’aller « jusqu’au bout » et dénoncé une « injustice », dans un message posté sur les réseaux sociaux, ce jeudi soir.

« Je demande simplement que le droit soit appliqué pour moi comme pour n’importe quel autre justiciable », or « celui-ci a été une nouvelle fois bafoué », a affirmé l’ancien chef de l’Etat. « C’est la certitude de la justesse de ce combat qui me donne l’énergie qui permet de surmonter les épreuves et de résister aux vaines tentatives d’humiliation », a-t-il ajouté, en rappelant qu’il avait fait appel de sa condamnation.

« J’irai jusqu’au bout dans cette quête »

Cette peine plus lourde que les réquisitions formulées par le parquet après cinq semaines d’audience en mai et juin : un an de prison, dont six mois avec sursis. Quelques minutes après le verdict, son avocat Thierry Herzog a annoncé cette décision de faire appel, suspendant donc de facto cette condamnation.

« On ne peut pas être sanctionné deux fois pour les mêmes faits », a martelé Nicolas Sarkozy en remerciant ceux qui lui ont apporté un soutien « constant, fidèle, courageux », qui lui « donne la force pour poursuivre ce combat si nécessaire pour la vérité et pour la justice ». « J’irai jusqu’au bout dans cette quête qui dépasse mon cas personnel car chacun peut un jour se trouver confronté à l’injustice », a-t-il assuré.

Premier président condamné à de la prison ferme

En mars, Nicolas Sarkozy était devenu le premier ancien président de la Ve République à être condamné à de la prison ferme – trois ans dont un ferme –, pour corruption et trafic d’influence, dans l’affaire dite « des écoutes ». Cette peine pourra être aménagée à domicile sous bracelet électronique. Elle vient s’ajouter à une précédente condamnation, prononcée en mars dernier : trois ans de prison dont un ferme, pour corruption et trafic d’influence, dans l’affaire dite « des écoutes ». Il était ainsi devenu le premier ancien président de la Ve République à être condamné à de la prison ferme. Dans ce dossier, l’ancien locataire de l’Elysée a fait appel.

L’ancien chef de l’Etat, absent de l’audience, « a poursuivi l’organisation de meetings », a souligné Caroline Viguier la présidente du tribunal. « Il avait été averti par écrit du risque de dépassement » du plafond légal, a-t-elle encore souligné lors de la lecture du jugement. « Ce n’était pas sa première campagne, il avait une expérience de candidat », a poursuivi la magistrate. Nicolas Sarkozy « a volontairement omis d’exercer un contrôle sur les dépenses engagées ».

13 coprévenus

Aux côtés de Nicolas Sarkozy, treize personnes (anciens cadres de la campagne et de l’UMP – devenue LR – ainsi que de la société Bygmalion, qui a organisé les meetings) étaient poursuivies pour escroquerie ou complicité, et complicité de financement illégal de la campagne présidentielle de l’ex-chef de l’Etat. Contrairement à eux, Nicolas Sarkozy n’était pas mis en cause pour le système de double facturation imaginé pour masquer l’explosion des dépenses de campagne autorisées.

Tous reconnus coupables de complicité, ils ont été condamnés à des peines de prison allant de deux à trois ans et demi, une partie avec du sursis. Toutes les peines ferme seront aménagées. Jérôme Lavrilleux, à l’époque directeur-adjoint de la campagne et seul à l’UMP à avoir reconnu la fraude mise en place pour masquer les dépenses excessives, a été condamné à trois ans de prison dont un an avec sursis.

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