INTERVIEWAvant le Classico, Julien Cazarre raconte son amour pour la lose du PSG

OM - PSG : « Pauvre ou riche, Paris restera toujours une blague », plaisante Julien Cazarre avant le Classico

INTERVIEWFan inconditionnel du Paris Saint-Germain, l’humoriste Julien Cazarre a accordé une interview à « 20 Minutes » dans le cadre de la sortie de son livre « Mais c’est pas possible ? ! PSG : Le meilleur du pire »
Julien Cazarre face aux supporters de l'OM, à Metz, le 3 février 2017.
Julien Cazarre face aux supporters de l'OM, à Metz, le 3 février 2017. - Capture d'écran Canal Plus
Aymeric Le Gall

Propos recueillis par Aymeric Le Gall

Hasard du calendrier (ou pas), c’est seulement quelques jours avant le Classico OM-PSG que l’humoriste Julien Cazarre a décidé de publier un bouquin (chez Amphora) dans lequel il raconte son Paris Saint-Germain à lui. Loin du slogan marketing « Rêvons plus grand », celui qui commentera le match dimanche pour Winamax avec son pote Sébastien Tohen a préféré revenir sur les grands moments de lose qui font du club de la capitale un club à part.

« Je n’ai pas peur de le dire, le PSG est Shakespearien car il ne se nourrit que des drames dont il est le seul à connaître la martingale… à tous les coups l’on perd », écrit-il magnifiquement en préambule de son livre « Mais c’est pas possible ? ! PSG : Le meilleur du pire ». Avant le grand rendez-vous de dimanche au Vélodrome, Julien Cazarre a accordé une interview à 20 Minutes. Et comme souvent avec lui, mieux vaut être armé d’une bonne dose de second degré, vous voilà prévenus.

Pourquoi avoir choisi de raconter ton PSG par le prisme de la lose ?

Le truc génial dans ce club, et on le voit encore avec l’affaire Mauro Icardi et Wanda, c’est que c’est le bordel permanent. Des footballeurs qui vont voir ailleurs, il y en a toujours eu, mais la première fois qu’un joueur gratte deux entraînements et manque un match de Ligue des champions pour ça, c’est chez nous que ça arrive ! Ça n’existe nulle part ailleurs. Le PSG a beau avoir une histoire assez récente, t’as pourtant un nombre de galères, d’histoires de merde, totalement dingue. On a quand même réussi à tuer deux fois la statistique des 100 % de chance de se qualifier en C1 après une victoire 4-0 chez toi (face au Barça en 2017) ou 2-0 à l’extérieur (Manchester United en 2019). C’était 100 %, ben grâce au PSG maintenant c’est 99 %. C’est formidable. Qu’il soit pauvre ou qu’il soit riche, le PSG reste une blague, et je trouve magnifique. On est condamné à ce que tout le monde se foute de notre gueule pour l’éternité.

Vous êtes condamnés à souffrir toute votre vie ?

Je ne sais pas mais ce qui est sûr, c’est que ce club ne sera jamais normal, il y aura toujours un truc. Là c’est Icardi, mais logiquement si tout se passe comme prévu, cette année on perd avec Messi contre le Barça sur un but de Braithwaite.

On est obligé de revenir sur la Telenovela autour d’Icardi. J’imagine que ça doit t’inspirer ce genre d’histoire…

Déjà, le scénario de base dépasse toutes les espérances. Dans le même club t’as le mec qui a piqué Wanda à Maxi Lopez ET le meilleur pote dudit Lopez ! A aucun moment tu t’es dit « tiens, je vais me débarrasser d’Icardi vu que je fais venir Messi, ça sent les emmerdes ». Au final tu te dis qu’on ne s’en sort pas si mal, ils ne se parlent pas trop mais ils ne se font pas la gueule. Sauf que derrière le Mauro se fait gauler par sa meuf, elle balance tout sur les réseaux, et le mec fait le canard en mondovision pour la récupérer.

Tout ça sans parler de Neymar, qui est devenu un Mupet Show de lui-même, c’est-à-dire que si tu fais une caricature de Neymar en Mupet Show, ben c’est l’original. Mon fils qui a 6 ans, qui connaît Neymar, ben il a vu une photo de la MSN de l’époque et il m’a demandé qui c’était. Quand tu prends Neymar en 2017, tu te dis que ça va être le meilleur joueur du monde sur les cinq prochaines années et en trois ans chez toi ça devient un gros qui ne sait plus passer en un contre un. Et quand t’as un joueur de ouf [Mbappé], en forme, qui va marcher sur le monde, qui est Français, qui est de Paris, ben c’est le seul mec qui veut se barrer. C’est génial ça, tu peux pas faire mieux.

Si le PSG était un film, qui serait le réalisateur ?

Wes Anderson sans hésiter, un mélange de la Famille Tenenbaum et de Budapest Grand Hotel, c’est lunaire. C’est coloré, c’est beau, y a que des stars mais ils sont tous complètement chelous. Anderson c’est ce qu’il fait avec Dustin Hoffman, il en fait un magicien débile, il prend Bill Murray il en fait un commandant de bateau névrosé. Voilà, c’est ça le PSG.

T’es abonné au Parc depuis 91, est-ce que tu te sens un peu ultra ?

Si tu parles du mec qui chante pendant 90 minutes en virage, non, mais on peut être ultra d’une autre manière je pense. Dans la vie, j’en suis clairement un dans le sens où il n’y a absolument rien qui me stresse au quotidien, mais je suis totalement névrosé quand il s’agit du PSG. Il me fout des angoisses, c’est hallucinant. Perdre mon boulot ou être face à 15.000 personnes qui m’insultent, j’en n’ai rien à foutre, mais quand il reste deux minutes à jouer et qu’on peut encore se prendre un but qui nous élimine, là c’est l’enfer.

Ça a un impact sur ta vie, ton moral ?

On peut dire ça ouais ! On m’avait dit « tu verras quand t’auras un gosse ça va te calmer, il y a des choses que tu vas plus relativiser dans la vie ». Ben écoute-moi bien : Mon fils est né dans la nuit qui précédait le match face au Barça au Parc (défaite 3-1 au Parc en 2015), celui où on se fait ouvrir avec Luis Suarez qui met un petit pont à Bozo Le Clown [David Luiz] avant de nettoyer la lucarne. Mon enfant vient de naître, hé ben je te jure que j’étais dé-goû-té. Je suis rentré chez moi en scooter et je ne me disais pas « génial, j’ai un gosse », non, j’étais déprimé. Attention, j’étais heureux d’être papa, y a pas de souci, mais ça ne m’a pas fait relativiser le résultat. Et puis j’étais même pas encore sûr qu’il soit supporter du PSG, t’es jamais à l’abri d’avoir fait un con qui supporte une autre équipe ou, pire, qui n’aime pas le foot. Mais c’est bon, mon travail de sape a payé, c’est un vrai supporter du PSG.

Tu étais au Parc contre Leipzig ?

Bien sûr.

T’as pris du plaisir ? T’en prends depuis le début de la saison ?

Absolument pas. Ca faisait longtemps qu’on n’avait pas ressenti ça en vrai. Même sous Tuchel, quand il faisait n’importe quoi tactiquement, qu’il partait dans ses délires, c’était pas à ce niveau de vide. Depuis les années Colony Capital, je n’ai pas souvenir de m’être autant fait chier au Parc. Mais bon, il paraît que ça bosse tactiquement aux entraînements… Perso je ne comprends rien à ce que fait Pochettino.

Ça te fait quoi de voir Messi dans ton club ?

J’aime pas Messi de base. Pas le joueur hein, attention, le gars est formidable. Non, ce que j’aime pas chez lui, c’est que c’était LE mec du Barça, or je déteste ce club, sa région, ses habitants, je déteste tout. Et Messi représente ce club… Bon, maintenant il est chez nous donc il fait partie de la famille, je le supporte. Mais j’aime bien les histoires dans le foot, et Messi son histoire c’est le Barça.

Venons-en au Classico de dimanche. T’as hâte ?

Ouais parce que je vais commenter le match pour Winamax avec mon pote Sébastien Thoen, on va bien se marrer. Il est trop chaud en ce moment, c’en est presque mignon parce qu’il croit à la victoire de l’OM. C’est dingue, chaque année il me refait la même. Mais je prends ça à la rigolade, je lui dis qu’ils vont nous taper, que l’OM joue trop bien parce que Guendouzi a flambé une fois contre Lorient cette saison.

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Parle-nous de ta relation avec les fans de l’OM. Il y a une petite histoire d’amour vache entre vous depuis la chanson qu’ils t’avaient réservée à Metz quand tu bossais pour J + 1.

Je crois qu’au début ils aimaient bien me détester (je parle des ultras un peu chauds), il y avait un truc un peu sympa comme ça entre nous jusqu’à il n’y a pas longtemps, mais il y a un truc qui a changé : tant qu’on perdait en 8e de finale comme des blaireaux on les faisait marrer, mais depuis qu’on est allé en finale, puis en demie, qu’on a tapé le Barça, le Bayern, ça ne les fait plus rire. Ils commencent à flipper… Avec leur slogan « à jamais les premiers », les mecs ont inventé un concept dont tout le monde se branle, dans aucun sport t’as une équipe qui va se vanter d’être le premier à avoir gagné un truc, il y a que là-bas que tu vois ça. C’est comme si t’avais Frank Leboeuf qui disait à Paul Pogba « à jamais les premiers à avoir gagné la Coupe du monde » ! C’est un délire de loser. Et je dis ça en n’oubliant pas que le PSG a longtemps été pathétique hein. A une époque on gagnait la Coupe de la Ligue on était content, t’imagine le truc…

T’es serein pour dimanche ?

Serein, serein, tout dépend. Quand t’as des potes marseillais, laisse tomber. Quand tu vois qu’ils arrivent à fanfaronner en étant nuls, qu’ils se foutent de ta gueule parce que tu perds en demi-finale de C1 contre City alors que, dans le même temps, ils tapent le record – A jamais les premiers encore une fois – de 13 défaites d’affilé en Ligue des champions, tu te dis qu’ils sont injouables. Quand t’es capable de chambrer alors que t’as une équipe de saucisses, qu’est-ce que ça va être s’ils nous battent enfin au Vélodrome… En vrai, mon kiff ça serait que Messi les fume parce qu’ils sont nombreux à être fans de lui là-bas, rapport au Barça, aux footix, tout ça, et si jamais il te plante un coup franc pleine lucarne au Vélodrome, je vais me régaler.