MOURIR DEMAINL’emplacement du futur cimetière lyonnais fâche

Lyon : L’emplacement du futur cimetière fâche

MOURIR DEMAINLes deux cimetières de l’agglomération arrivent à saturation, mais les élus des communes choisies pour le nouveau projet sont vent debout
D'autres métropoles souffrent aussi d'une saturation de leurs cimetières.
D'autres métropoles souffrent aussi d'une saturation de leurs cimetières. - A. Gelebart / 20 Minutes / Pixpalace
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La situation funéraire est tendue à Lyon. Depuis une dizaine d’années, les deux cimetières de la métropole, situés à Bron et à Rillieux-la-Pape, arrivent à saturation. La population a crû de 10 % en dix ans pour atteindre près de 1,4 million d’habitants, ce qui représente environ 10.000 décès par an, selon les chiffres les plus récents de l’INSEE.

Construire un nouveau cimetière devient donc « très très urgent : si rien n’est fait, dans sept ou huit ans il faudrait aller dire aux familles d’aller dans l’Isère ou ailleurs » pour enterrer leurs proches, avertit la vice-présidente EELV de la métropole, Zémorda Khelifi, en charge du dossier. Un discours difficilement tenable aux administrés lyonnais. Problème, alors que plusieurs sites ont été identifiés pour le nouveau projet, « personne ne veut voir un cimetière sous ses fenêtres ».

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Un constat presque paradoxal vu l’urgence de la situation. A Charly, une commune rurale de 4.500 habitants au sud de Lyon, des banderoles ont été déployées et certains ont même planté des croix devant leur maison. Dans de nombreuses mairies, le cimetière est un sujet sensible, à la lisière entre le politique et l’intime. Le lieu continue de charrier une image sinistre, qui serait insupportable à voir à la longue.

Le site de Charly est pourtant celui qui « ressort le mieux » pour Zémorda Khelifi, car il remplit des critères comme la desserte en transports en commun ou la qualité des sols. Le maire de la commune, Olivier Araujo, dénonce de son côté une « décision unilatérale et non concertée » et refuse de « sacrifier 140.000 m2 de terrains agricoles ». Une concertation a donc été mise en place par la métropole, pour remettre le dossier à plat.

Un cimetière végétalisé avec une « large biodiversité »

Pour mieux convaincre, la métropole assure que seuls « six hectares seront occupés » dans un premier temps, les huit autres préemptés « pourront continuer à accueillir des activités agricoles » pendant trente ans. Autre argument, on évoque un modèle de cimetière « plus vertueux », faisant la part belle à la « végétalisation », avec une « large biodiversité » grâce à l’aménagement d’une mare et d’un sous-bois. Les élus écologistes aimeraient aussi aller vers des cercueils en carton, qui se dégradent plus facilement mais aussi vers de « nouvelles modalités d’inhumation » comme la crémation.

Lyon n’est pas la seule métropole française à souffrir de la saturation de ses cimetières. A Paris, les 14 sites intra-muros sont pleins depuis longtemps, obligeant les Parisiens à se faire enterrer en banlieue. Seule alternative à la construction d’un nouveau site, qui coûterait environ 8 millions d’euros à la métropole lyonnaise, la reprise de concessions dans les cimetières existants. Or, le processus est là aussi long et coûteux, et s’effectue au cas par cas. Pas sûr que cela suffise face à la pression démographique.