ARGENTComment réduire ses frais bancaires ?

Comment réduire ses frais bancaires ?

ARGENTLes Français paient en moyenne près de 200 euros de frais bancaires chaque année. Afin de maîtriser sa facture, il faut adopter certains réflexes de gestion
Pour réduire vos frais bancaires, vous devez judicieusement choisir votre établissement, le package de vos services mais aussi garder un ?il sur vos comptes.
Pour réduire vos frais bancaires, vous devez judicieusement choisir votre établissement, le package de vos services mais aussi garder un ?il sur vos comptes. - iStock / City Presse / City_presse
J.P. pour 20 Minutes

J.P. pour 20 Minutes

Le compte bancaire est aujourd’hui quasi incontournable. Mais s’il faut en passer par là pour gérer ses finances personnelles au quotidien, ce n’est pas nécessairement à n’importe quel prix. Vous estimez que votre banque vous prélève trop de frais ? Voici quelques pistes pour réduire l’addition.

De nombreux coûts

D’après diverses estimations, les usagers paient en moyenne 200 euros de frais bancaires par an. L'UFC-Que Choisir évaluait ce montant à 211 euros en 2018, contre 215 euros en 2019, selon une étude de 2020 de Panorabanques.com. Quant au palmarès 2021 du comparateur Moneyvox.fr, ciblant les établissements les moins chers, il comporte 104 banques sur 126 affichant une facture annuelle de plus de 150 euros et allant jusqu’à 245 euros pour les mauvais élèves. Mais à quoi a-t-on droit pour ce prix-là ?

Sans lister les frais détaillés, comme l’oblige la réglementation, dans les brochures tarifaires des établissements bancaires, il faut différencier deux catégories de coûts. Tout d’abord, la simple utilisation de votre compte bancaire et des services qui y sont attachés est bien souvent payante. Ce sont notamment les frais de tenue de compte et la cotisation de votre carte bancaire, imposés par de nombreuses banques, ou encore les services rendus en agence. Mais ce sont les commissions liées aux irrégularités de fonctionnement du compte et autres incidents de paiement qui pèsent bien souvent le plus dans la balance. D’après l’Observatoire de l’inclusion bancaire, les personnes en situation de fragilité bancaire ont en effet dû débourser quelque 248 euros au titre des frais bancaires en 2020.

Cibler ses priorités

Il est pourtant tout à fait possible de réduire ses frais bancaires grâce à la forte concurrence du marché. Commencez par effectuer un petit comparatif des tarifs grâce à l’un des comparateurs spécialisés en ligne, mais aussi sur le site officiel mis en place par le gouvernement : Tarifs-bancaires.gouv.fr. Si vous voulez faire drastiquement chuter votre facture, vous n’aurez d’autre choix que de vous tourner vers une banque en ligne.

Si vous souhaitez rester dans un établissement traditionnel, vous pouvez tenter de négocier les frais liés à votre package de services avec votre banquier. Étudiez pour cela la grille tarifaire afin de cibler les prestations superflues. Quant aux prestations effectuées en agence, elles sont facturées de plus en plus chèrement. Si vous le pouvez, mieux vaut réaliser vous-même vos opérations courantes, telles que les virements permanents ou ponctuels, directement sur le site internet de votre banque.

Serrer les cordons de la bourse

La maîtrise des frais bancaires passe aussi par un suivi accru de vos comptes. Les découverts coûtent en effet très cher : 66 euros en moyenne, selon Panorabanques.com. Pourtant, plus d’un tiers des Français déclarent être à découvert au moins une fois par an et 11 % à chaque fin de mois, selon le baromètre 2021 de Cofidis. Dans la mesure du possible, il est essentiel d’anticiper les dépenses les plus importantes afin de s’assurer que le compte est suffisamment approvisionné, en prenant si besoin temporairement dans son épargne pour combler le manque.

Et quitte à passer dans le rouge, mieux vaut payer des agios que des commissions d’intervention. Si vous savez déjà que la prochaine facture vous mettra en négatif, prenez les devants en demandant à votre banquier d’augmenter le montant de votre découvert autorisé de façon exceptionnelle ou durable.

Des plafonds légaux

Le législateur est intervenu à plusieurs reprises pour encadrer les coûts liés aux incidents de gestion. Depuis 2007, les établissements ne peuvent pas facturer plus de 30 euros au titre du rejet d’un chèque de moins de 50 euros et pas plus de 50 euros de frais au-dessus de ce seuil. De même, lorsque l’incident est lié à un autre moyen de paiement, la facture est limitée à 20 euros. En complément, la commission d’intervention appliquée en cas de dépassement de découvert autorisé est plafonnée à 8 euros par opération, dans la limite de 80 euros par mois.

Dans le cadre de l’offre spécifique réservée aux usagers en situation de fragilité financière, les tarifs sont encore plus stricts. Le package de services est ainsi facturé 3 euros par mois maximum, tandis que les commissions en cas de dépassement du découvert sont plafonnées à 4 euros l’opération et 20 euros par mois, contre 20 euros par mois et 200 euros par an pour les frais d’incidents bancaires.