Présidentielle 2022 : Les prétendants à l’investiture LR rivalisent de fermeté sur l’immigration

DEBAT Dimanche soir avait lieu le deuxième débat de la campagne interne à LR

20 Minutes avec AFP
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Les candidats à l'investiture LR, dimanche soir.
Les candidats à l'investiture LR, dimanche soir. — THOMAS SAMSON / AFP

Les cinq candidats à l’investiture LR pour la présidentielle ont rivalisé de fermeté sur l’immigration, promettant « coup d’arrêt » ou réduction du droit du sol, ce dimanche lors de leur deuxième débat sur BFMTV et RMC. Promettant que sa main « ne tremblera pas au nom de la fermeté républicaine », Xavier Bertrand a plaidé pour une « baisse de 30 % de l’immigration du travail », de 50 % de l’immigration étudiante et pour « diviser par trois l’immigration familiale ». Il faudra pour migrer « justifier de revenus, d’un logement suffisant, et parler français », a-t-il ajouté, en redisant sa promesse de revoir les accords du Touquet qui placent en France le contrôle de la frontière franco-britannique.

Michel Barnier a défendu son idée de moratoire sur l’immigration afin d’y « mettre un coup d’arrêt », notamment sur le regroupement familial « que nous freinerons drastiquement ». « Nous stopperons les régularisations massives », a-t-il ajouté, en jugeant nécessaire « qu’on retrouve la souveraineté juridique » sur ce sujet. « Le moratoire, c’est pas l’immigration zéro », a répliqué Valérie Pécresse selon qui « il faut cesser le droit du sol automatique y compris en métropole », pour que les enfants nés de parents étrangers « fassent un vrai choix » à leur majorité et qu'« on vérifie leur assimilation » à l’aune de leur « respect des valeurs de la République » et de leur « casier judiciaire vierge ».

Zemmour encore présent dans le débat

Pour Eric Ciotti, l’immigration « massive » que connaît la France « remet en cause les fondements de notre histoire ». Reprenant son slogan pour « que la France reste la France », il a plaidé pour « arrêter le regroupement familial » et estimé que la naturalisation ne devait être possible qu’au terme d'« un long parcours d’intégration » d'« au moins dix ans ». Philippe Juvin s’est lui dit « favorable à sortir de la CEDH [Convention européenne des droits de l’homme] tant que l’article 8 », qui consacre le droit à vivre en famille « n’a pas été réécrit ». S’il a refusé l’idée de « limiter le nombre d’étudiants » qui font « partie du rayonnement de la France », il a plaidé pour mettre « fin à l’immigration sociale », et pour un « grand plan d’investissement en Afrique ».

Interrogé sur la venue d’Eric Zemmour au Bataclan samedi au soir des six ans des attentats, Michel Barnier a déploré une « provocation » qui n’est « pas très digne ». « On attendait de la dignité et du respect, visiblement ce ne sont pas deux notions qui habitent Eric Zemmour », a assuré Xavier Bertrand. « C’était un moment de recueillement, dans un moment de recueillement on ne fait pas de polémique », a ajouté Valérie Pécresse. Eric Ciotti a lui estimé qu’Eric Zemmour « était libre d’aller où il veut dans un pays de liberté », en s’interrogeant sur le « procès de Moscou » qui lui est fait.

Face au flux de migrants massés à la frontière entre Bélarus et Pologne, les cinq candidats avaient précédemment plaidé pour la fermeté face au régime du président biélorusse, Michel Barnier évoquant de « traduire M. Loukatchenko devant la Cour pénale internationale ». « Nous ne devons pas accueillir ces migrants car ce serait céder au chantage », a affirmé Eric Ciotti, tandis que Xavier Bertrand a souhaité qu'« on aide les Polonais à protéger notre frontière » de l’UE. Pour Valérie Pécresse, « c’est l’existence même de l’Europe qui est en jeu ».