RUGBYEcart historique, essais à gogo… Le succès des Bleus a explosé les records

France – All Blacks : Ecart historique, essais à gogo… Le succès des Bleus a explosé les records

RUGBYCe samedi 20 novembre 2021 restera gravé dans l’histoire du rugby français. Mais aussi néo-zélandais
Peato Mauvaka a bien mérité de la patrie.
Peato Mauvaka a bien mérité de la patrie. - Franck Fife / AFP / AFP
Nicolas Stival

Nicolas Stival

Au Stade de France,

L’enceinte dyonisienne s’est vidée, les poteaux de rugby ont été enlevés. Voilà, France – Nouvelle-Zélande appartient au passé, mais nos petits cœurs n’ont pas fini de vibrer du ventricule en repensant à ce match phénoménal. En attendant la flopée de Peato et de Melvyn à naître dans neuf mois, on va essayer de rationaliser toutes ces émotions en convertissant la soirée en chiffres. Bertrand Renard, cet article est pour toi.

Une victoire française de 15 points, c’est inédit

40 moins 25 qui nous font 15. Le compte est bon. Oui, on sait, on a vu calcul plus compliqué. En revanche, on n’avait jamais vu une si large victoire française aux dépens des All Blacks, qui restaient sur 14 succès face aux Bleus depuis 2009, dont quelques branlées mémorables (ah, ce quart de finale du Mondial 2015 et son douloureux 62-13...). Jusqu’à présent, le record était détenu par la bande à Philippe Sella et Emile Ntamack, victorieuse de 14 points à Christchurch le 26 juin 1994 (8-22). Enorme ce samedi soir, Ntamack junior a donc dépassé papa Milou.

-18, un écart historique côté All Blacks à la mi-temps

Bon, on vous le dit tout de suite, on n’a pas exploré toutes les archives depuis le premier match des Tout Noirs, en 1903, pour dégainer cette incroyable stat. On a tout simplement fait confiance à nos collègues du New Zealand Herald, a priori pas les plus mal placés pour causer du sujet. Et selon ces confrères, jamais leur équipe nationale ne s’était trouvée aussi largement menée à la mi-temps qu’en ce samedi de gloire pour le rugby français (24-6 ou 6-24, selon l’hémisphère où l’on se trouve).

« Ces premiers essais ont été difficiles pour nous, n’a pu qu’avouer le capitaine Sam Whitelock, la mine complètement défaite, devant la presse. On était très fier de nos avants et concéder des points de cette manière, ça fait mal. » Surtout dans un pays où le rugby est aussi important que le fromage à Roquefort.

Trois défaites néo-zélandaises dans la saison, c’est rarissime

On l’a dit, le sélectionneur Ian Foster se prépare des lendemains qui ne chantent pas de retour chez lui avec sa troupe après près de trois mois d’exil sous bulle. Car en dérapant en France une semaine après le raté de Dublin (29-20), son équipe a concédé ses deuxième et troisième défaites en 2021, après le revers début octobre contre l’Afrique du Sud (31-29). Bien sûr, la Nouvelle-Zélande n’est pas devenue le Liechtenstein du rugby. Mais elle n’avait jamais perdu autant en une année civile depuis 2009.

101 essais en un an, personne n’a fait mieux

En plantant trois réalisations lors d’un début de deuxième mi-temps qui a fait trembler le peuple bleu, les Blacks ont amélioré leur record d’essais inscrits en une année internationale : 101 en 15 matchs, soit 6,8 par rencontre. Bon, personne n’a osé féliciter Ian Foster et Sam Whitelock après le match, mais la perf est à souligner malgré tout. Même si les matchs face aux faibles Tonga (102-0) et aux Etats-Unis (104-14) ont bien aidé à gonfler la note.

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Peato Mauvaka puissance cinq

OK, le Toulousain doit encore corriger ses lancers, avec deux ballons perdus en touche ce samedi soir. Mais pour ce qui est de mettre le nez dans le cambouis, il n’a plus grand-chose à apprendre. Et puisqu’un talonneur se trouve souvent à la conclusion des ballons portés qui finissent dans l’en-but adverse, Mauvaka a planté un doublé sur deux actions similaires contre les Blacks. Titulaire en l’absence de Julien Marchand (blessé), l’homme du match (non, on ne dit plus Talent d’Or) avait déjà prouvé qu’il était aussi efficace en sortant du banc contre l’Argentine (29-20, un essai) puis la Géorgie (41-15, doublé) lors des deux premiers tests d’automne.

Un seul (mais très gros) cliché

D’habitude, les interviews d’après-match regorgent d’expressions toutes faites, pour répondre à l’arrache à des questions il est vrai pas toujours inspirées. Franchement, les propos tenus après cet épatant France – Nouvelle-Zélande ont plutôt été de bonne tenue. Avec une mention particulière pour la sincérité de Jonathan Danty, le bulldozer rochelais qui a ironisé sur son premier coup de pied tout pourri d’entrée de match, et confié son émotion d’avoir brillé avec ses potes à quelques encâblures de là où il a poussé ses premières charges voici 29 ans, dans une maternité du 18e arrondissement de Paris.

Melvyn Jaminet a été plutôt bon lui aussi. A une exception près. Et vu son match de titan catalan, on lui pardonnera son « il faut prendre les matchs les uns après les autres », qui nous a tant de fois fait saigner les oreilles depuis nos débuts dans la carrière.

80.000 « cacas culottes » sur l’incroyable prise de risques de Romain Ntamack

Comme le dit Cyril Baille, « cette action est magique, incroyable ». A la 62e minute, le concurrent de Matthieu Jalibert a redonné confiance aux Bleus, alors sous la menace de Néo-Zélandais revenus à deux points, en échappant à deux adversaires dans son en-but après un coup de pied de l’arrière Jordie Barrett. Une relance d’une classe folle, quelques relais, et hop pénalité et cinq points d’avance qui vont encore faire les petits. Ciao les Blacks…

On peut fanfaronner maintenant, mais sur le coup, tout un stade s’est demandé l’espace de quelques secondes pourquoi l’ouvreur toulousain n’aplatissait pas d’entrée, quitte à mettre son équipe sous pression. Encore une anecdote à raconter à nos petits-enfants, quand on leur reparlera de cette soirée de magie.

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