RETOUR EN ARRIEREL'Autriche se reconfine pour contrer le Covid-19, la colère monte en Europe

Coronavirus : L’Autriche se reconfine, la colère monte en Europe

RETOUR EN ARRIEREDepuis minuit ce lundi, commerces, restaurants, marchés de Noël, concerts ou coiffeurs ne peuvent plus ouvrir en Autriche
Une rue vide à Vienne dimanche 21 novembre juste avant le début du confinement.
Une rue vide à Vienne dimanche 21 novembre juste avant le début du confinement. - Lisa Leutner/AP/SIPA / Pixpalace
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Pour faire face au rebond de l’épidémie de Covid-19, l’Autriche va se réveiller enfermée ce lundi. Depuis minuit, le pays est en effet officiellement confiné. Cette mesure radicale a en outre réveillé la colère ce week-end des Autrichiens, mais aussi celle des populations de plusieurs pays européens comme la Belgique ou les Pays-Bas.

Commerces, restaurants, marchés de Noël, concerts ou coiffeurs doivent baisser le rideau. A l’exception des écoles, la capitale Vienne et le reste du territoire se réveillent ce lundi dans le silence. Depuis la mise à disposition des vaccins au plus grand nombre, aucun pays de l’Union européenne n’avait osé franchir le pas.

Comme lors des précédents confinements, les 8,9 millions d’Autrichiens ont, sur le papier, l’interdiction de sortir sauf pour faire des courses, du sport ou pour des soins médicaux. Il est également possible de se rendre au bureau et de déposer les enfants à l’école mais les autorités ont appelé à les garder à domicile.

La volte-face de l’exécutif

Le scénario était encore impensable il y a quelques semaines. L’ex-chancelier conservateur, Sebastian Kurz, avait décrété la pandémie « finie », du moins pour les vaccinés. Arrivé en octobre, son successeur Alexander Schallenberg « n’a pas voulu contredire ce message et a trop longtemps entretenu la fiction » que tout allait bien, commente le politologue Thomas Hofer.

Face à l’envolée des cas qui ont atteint des niveaux inédits depuis le début de la pandémie, il a d’abord ciblé les non-vaccinés, les bannissant des lieux publics puis leur imposant des restrictions de sortie. Le taux de vaccination est « honteusement bas » (66 %, contre 75 % en France par exemple), a-t-il fustigé à plusieurs reprises. Avant de se résoudre à des mesures « radicales » qu’il avait pourtant initialement exclues. Outre ce confinement prévu jusqu’au 13 décembre, la vaccination de la population adulte va ainsi devenir obligatoire au 1er février 2022, ce que très peu de pays au monde ont instauré jusqu’à présent.

Heurts aux Pays-Bas et en Belgique

A l’annonce de ces mesures, la réaction de la population n’a pas tardé : samedi environ 40.000 personnes sont descendues dans la rue pour crier à la « dictature », à l’appel du parti d’extrême droite FPÖ. Aux côtés de « citoyens inquiets », d’autres « se radicalisent », s’est par ailleurs alarmé dimanche le ministre de l’Intérieur Karl Nehammer.

L’Autriche n’est pas un cas isolé sur le continent. Ailleurs en Europe, le nombre de contaminations grimpe aussi, les mesures reviennent et les frustrations montent. Pour la troisième soirée consécutive, des troubles ont par exemple éclaté aux Pays-Bas dimanche. A Bruxelles également, des heurts ont émaillé le même jour le rassemblement de quelque 35.000 manifestants, selon la police, opposés à de nouvelles mesures. Et dans le département français de la Guadeloupe, la contestation de l’obligation vaccinale pour les soignants a dégénéré en crise sociale d’ampleur.