ROGER THATComment Airbus Helicopters entend rebondir

Marseille : Nouvelle chaîne, commande publique... Comment Airbus Helicopters entend rebondir

ROGER THATAirbus Helicopters, premier employeur privé des Bouches-du-Rhône implanté à Marignane, sort du trou d’air créé par le Covid-19 avec 600 millions d’euros de commande publique
L'entrée du site d'Airbus Hélicopters à Marignane
L'entrée du site d'Airbus Hélicopters à Marignane -  Jacques Witt/SIPA / SIPA
Alexandre Vella

Alexandre Vella

L'essentiel

  • Airbus Helicopters, situé à Marignane, emploie directement 8.000 personnes et fait travailler plus de 10.000 personnes dans des sociétés sous-traitantes.
  • Avec le coronavirus, le marché de l’hélicoptère s’est effondré subitement.
  • Pour rebondir, le leader mondial dans la construction d’hélicoptères a inauguré une nouvelle ligne de production et a rempli son carnet avec de commandes publiques.

Neuf cents hélicoptères produits en 2021, contre 2.500 en 2015. L'impact de la pandémie de coronavirus sur Airbus Hélicopters, premier employeur privé des Bouches-du-Rhône, a été brutal. Le monde était à l’arrêt et le marché de l’hélicoptère a chuté de 50 %. Mais l’économie rebondit et le leader mondial de la construction d' hélicoptères basé à Marignane, à une vingtaine de kilomètres de Marseille, voit l’horizon se dégager.

Le troisième plus grand site industriel français, qui emploie 8.000 salariés sur site et anime plus de 11.000 emplois de sous-traitants, vient d’inaugurer une nouvelle chaîne de production sur laquelle 200 ouvriers travaillent à la fabrication des boîtiers de transmissions, des « pièces critiques des hélicoptères qui assurent la transmission entre les moteurs et les rotors », explique Bruno Even, le PDG. L’investissement de 57 millions d’euros, commencé en 2017, a abouti à une nouvelle organisation de la chaîne permettant des gains de productivité dans des proportions que le PDG « n’a pas pour habitude de commenter », secret industriel oblige.

Puces, Caracal et plan de relance

Dans cette « logique de production nouvelle, l’opérateur n’effectue que des actions à valeur ajoutée », détaille un ingénieur sur site. Ainsi, des chariots contenant la quantité exacte de composants nécessaires à une journée de travail sont préparés en amont, l’ergonomie des postes de la chaîne est également renforcée et les outils sont tous pucés afin d’enregistrer leur action et s’assurer qu’ils ne se perdent pas dans le processus de production. Ou oubliés, par exemple, à l’intérieur d’un boîtier de transmission.

Sur cette chaîne seront fabriquées les pièces qui entreront dans la construction des huit Caracals, des hélicoptères militaires de transports, ou d’une dizaine d’autres modèles commandés par l’Etat français dans le cadre du plan de relance. Montant du marché : 600 millions d’euros. De quoi satisfaire Renaud Muselier qui a fait le déplacement pour l’inauguration de la nouvelle chaîne et qui a œuvré à la signature de cette commande publique. « Vous êtes numéro un mondial, il faut rester », a encouragé le président de la région.

Ces 600 millions d’euros vont grandement aider en attendant que le marché reparte de plus bel. « Il y a un début de reprise sur les hélicoptères légers de transport de passagers », note Bruno Even qui attend aussi le lancement de l’hélicoptère militaire Guépard dont le développement a commencé en 2017.