FAKE OFFLa grippe saisonnière justifierait-elle un confinement ?

Coronavirus : La grippe saisonnière justifierait-elle un confinement ?

FAKE OFFSur les réseaux sociaux, certains internautes dénoncent les mesures sanitaires prises par le gouvernement pour lutter que le Covid-19 alors que, selon eux, la grippe saisonnière serait tout aussi grave. Un raisonnement biaisé
Les services hospitaliers sont davantage surchargés durant cette épidémie de Covid-19 que durant la grippe. (Illustration)
Les services hospitaliers sont davantage surchargés durant cette épidémie de Covid-19 que durant la grippe. (Illustration) - Carla BERNHARDT / AFP / AFP
Maïwenn Furic

Maïwenn Furic

L'essentiel

  • Plusieurs détracteurs de la politique sanitaire affirment que, si la politique sanitaire mise en place durant le Covid-19 était la même lors des épidémies de grippe, la population devrait être confinée « chaque hiver ».
  • Ils basent leurs propos sur un graphique qui présente un nombre important de patients admis en réanimation durant les pics de grippe.
  • 20 Minutes a comparé l’impact des deux maladies infectieuses sur les services de santé.

«Chaque hiver en France, la grippe conduit de nombreux patients en réanimation, et jamais personne n’a eu l’idée de confiner la population, de rendre le vaccin obligatoire, ou de décréter un état d’urgence sanitaire », dénonce un internaute dans un tweet particulièrement viral publié il y a quelques jours. Pour appuyer ses propos, l’auteur du tweet accompagne son message d’un graphique qui répertorie le nombre de patients admis en réanimation en raison de la grippe entre 2014 et 2019. On y constate des chiffres qui peuvent paraître impressionnants.

Mais alors, pourquoi la politique sanitaire pour lutter contre la grippe n’est-elle pas été la même que celle mise en place pour le Covid-19 ? C’est la question que se posent de nombreuses personnes qui trouvent que les mesures prises par le gouvernement sont « injustifiées ».

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Le graphique reproduit par les internautes provient d’une étude sur les caractéristiques des hospitalisations pour grippe entre 2012 et 2017, publiée par Santé publique France en 2019. On y constate que, durant les semaines de pic de l’épidémie, plus de 300 patients touchés par la grippe sont admis en réanimation. Il s’agit d’indicateurs qui doivent être comparés à ceux utilisés pour le suivi de l’épidémie de coronavirus.

Sur la question précise des admissions en réa, la comparaison est sans appel : selon les chiffres publiés lundi 22 novembre 2021 portant sur les sept derniers jours, 512 patients ont été admis en réanimation pour une infection au Covid-19, selon le baromètre de Santé publique France. Des admissions plus nombreuses, donc, alors même que l’Hexagone n’a pas atteint le pic de la cinquième vague. A titre de comparaison, plus de 400 personnes ont été admises chaque jour en « soins critiques » au plus fort de la troisième vague, en avril 2021.

Le Covid-19 cause davantage de décès

Autre élément de comparaison, le nombre de décès lié à chaque maladie. Le constat est sans appel : « La grippe tue beaucoup moins que le Covid-19 », souligne Catherine Hill, épidémiologiste, auprès de 20 Minutes. Selon des travaux de recherche menés par l’université de Dijon et publiés dans la revue scientifique The Lancet, le taux de mortalité des patients hospitalisés en raison du Covid-19 est trois fois plus élevé que le celui lié à la grippe saisonnière. 16,9 % des admis pour coronavirus entre le 1er mars et le 30 avril 2020 en France sont décédés, contre seulement 5,8 % de ceux hospitalisés entre le 1er décembre 2018 et le 28 février 2019 pour la grippe.

La grippe surcharge également moins les hôpitaux, car les séjours y sont plus courts : en moyenne 11 jours, contre 16 pour une admission due au Covid-19, selon les chiffres de l'Agence technique de l'information sur l'hospitalisation. Le virus actuel laisse en outre plus de séquelles.​ Selon la même étude des chercheurs de Dijon, un patient sur quatre atteint de Covid-19 au printemps 2020 a souffert d’une insuffisance respiratoire aiguë, contre moins d’un patient sur cinq souffrant de la grippe.