ACTIONDu Mont-Blanc à Nice, des relayeurs mobilisés pour un sport écoresponsable

Du Mont-Blanc à Nice, des relayeurs mobilisés pour une pratique du sport sans polluer

ACTIONLe départ du Relais sport planète a été lancé vendredi dernier par un saut en parapente du Mont-Blanc et finira au musée national du sport de Nice, ce dimanche
Le relai sport planète, sponsorisé par la Maif est parti de Chamonix et arrivera ce dimanche à Nice
Le relai sport planète, sponsorisé par la Maif est parti de Chamonix et arrivera ce dimanche à Nice - B. Becker / 20 Minutes
Elise Martin

Elise Martin

L'essentiel

  • Débuté par un saut de parapente depuis le Mont-Blanc, le Relais sport planète se termine ce dimanche à Nice à rollers, skate et trottinette au musée national du sport.
  • Il a pour but de sensibiliser à l’environnement à travers la pratique du sport et de montrer les possibilités d’en faire en générant le moins de déchets possibles.
  • Pour cela, les organisateurs ont pensé à faire cet événement avec des acteurs locaux, avec du vrac, des gourdes et une campagne de communication dématérialisée.

Des centaines de kilomètres à vélo, à cheval, en aviron ou même à skate, du Mont-Blanc à la Méditerranée. Des centaines de sportifs, amateurs comme professionnels, tous réunis autour d’une idée : il est possible d’organiser et de participer un grand événement sportif écoresponsable.

« C’est un peu comme un Tour de France mais avec une caravane qui est un véhicule électrique et qui ne lance pas des goodies », résume Adrien, l’un des organisateurs du Relais sport planète géant qui a débuté à Chamonix et se finira ce dimanche à Nice. Selon lui, le double enjeu est de montrer l’exemple et de le généraliser en « formant un système de sponsoring soutenable et environnemental par exemple. Avec des actions concrètes ». Il pense notamment à Coca-cola sponsor officiel des Jeux olympiques, « un des plus grands générateurs de déchets plastiques du monde mais qui ne met toujours pas en place un vrai système de consigne ».

« Tout est une question de cohérence, ajoute Didier Lehénaff, précurseur du sport écoresponsable en France. Dans notre pays, 2,5 millions d’événements sportifs sont organisés chaque année, ils génèrent en moyenne 5.000 tracts à chaque fois, avec des t-shirts fabriqués à l’autre bout de la planète souvent offerts, et des millions de bouteilles en plastique. Il faut changer de modèle. »

« On ne laisse derrière nous que l’empreinte de nos pas »

Didier Lehénaff a coordonné de nombreux rendez-vous sportifs à une échelle internationale dans les années 1990 et a eu sa prise de conscience à ce moment-là. Créateur des « éco-games », des jeux sportifs alternatifs, il a décidé de reproduire ce modèle pour ce relais. « L’idée se repose sur quatre principes : créer un événement éco-conçus, co-construit avec les acteurs des territoires où ça se déroule, avec une importance donc que ce soit fait par les locaux et pour les locaux et qu’il soit pensé pour la santé de l’humain et celle de la planète. Le but est de ne laisser derrière nous que l’empreinte de nos pas. »

Pour la dernière étape de cette manifestation qui reliera Sophia Antipolis au musée national du sport de Nice dimanche, « une dizaine d’associations se sont réunies pour tout mettre en œuvre », précise l’ancien triathlète. Si la capitale azuréenne a été choisie pour clôturer cette manifestation, ce n’est pas par hasard. Il y a l’inauguration d’une exposition, mais c’est surtout « pour retracer le trajet qu’un déchet fait s’il est jeté en haut d’une montagne dans les Alpes », détaille Marine Jacq-Pietri, créatrice d’éco-aventures.

Les valeurs du sport au profit de la planète

De 10 à 85 ans, simplement passionnés ou même médaillés olympiques, l’événement a pour objectif de sensibiliser « tout le monde ». « Les valeurs du sport sont quand même avant tout d’avoir un esprit du collectif, qu’ensemble on peut y arriver. Pratique, c’est aussi dans le but de prendre soin de soi. Ce côté santé doit aussi être appliqué à celle de la planète », indique Marine.

« La région Paca est d’ailleurs la plus exposée, avec la plus grosse densité d’événements sportifs organisés pour ses paysages et son climat », complète Didier Lehénaff, également fondateur de l’association Un sport vert pour ma planète bleue, qui milite pour mettre le sport au service de l’environnement et du développement durable.

Il ajoute : « Alors, faisons attention à ce que ces ressources ne soient pas toutes gaspillées inutilement par l’amour de cette nature. Il est encore temps d’être responsable et d’agir. La planète a besoin de personnes qui s’engagent, qui décident de faire le marathon à côté de chez elles plutôt que celui de New York, qui s’orientent vers des alternatives comme les recycleries pour leur matériel, qui prennent des ravitaillements en vrac avec des gourdes. »

Pour cette première édition du Relais sport planète, l’équipe n’a pas eu beaucoup de moyens, ni de temps mais a réussi à fédérer en un mois et demi, près de 200 relayeurs pour une quinzaine de disciplines autour de dix villes étapes.