UNE PRESSION« Le moindre bar qui se rate... », les terrasses de La Plaine en sursis

Marseille : « Le moindre bar qui se rate... », les terrasses de La Plaine en sursis

UNE PRESSIONLes marins-pompiers de Marseille recommandent d’avoir une voie d’accès réservée sur la place de la Plaine, ce qui aurait fortement réduit les terrasses des bars… un compromis a été trouvé
Les bars pourront conserver leur terrasses actuelles avec certaines conditions
Les bars pourront conserver leur terrasses actuelles avec certaines conditions - Alexandre Vella / 20 Minutes / 20 Minutes
Alexandre Vella

Alexandre Vella

L'essentiel

  • Quatre petits mètres de façade, c’est le droit de terrasse auquel ont échappé les bars de La Plaine.
  • En cause, une recommandation des marins-pompiers qui souhaitent avoir une voie d’accès réservé sur la place de la Plaine, empiétant fortement sur les terrasses actuelles.
  • Un compromis a été trouvé avec les commerçants.

Quatre petits mètres et puis c’est tout ? Les bars, snacks et restaurants de la place de la Plaine ne sont pas passés loin de voir la surface de leur terrasse être drastiquement réduite. Cette limite de quatre mètres vient d’une recommandation des marins-pompiers de Marseille qui s’inquiètent, sans ça, de ne pas être en mesure de déployer une grande échelle pour accéder aux étages des immeubles en cas d’incendie ou de nécessité.

« Avant les travaux de rénovation de la place, la Soléam [la société d’aménagement qui a conduit les travaux et opère pour le compte de la métropole] nous avait promis notre surface actuelle », relève Hazim El Moukaddem, président de l’association des commerçants de La Plaine. Oui mais, voilà, celle-ci avait aussi promis aux marins-pompiers une voie d’accès lors des discussions commencées en 2016, conjointement avec l’ancienne municipalité, sur la rénovation de la place.

« Nous, on récupère le bébé. Peut-être que la Soléam a fait des promesses qu’elle savait ne pas pouvoir tenir », s’interroge Roland Cazzola, conseiller municipal délégué à l’espace public. « C’est comme avec les forains, où la Soléam a signé un acte en préfecture s’engageant à tous les réintégrer en sachant qu’il n’y aurait que 185 emplacements pour 250 étales », assure l’élu.

Du mobilier rapidement déplaçable

Pour autant, la municipalité de Marseille semble être parvenue à un compromis entre les marins-pompiers et les limonadiers de la place qui devraient conserver leurs terrasses. « Au-delà des quatre mètres, les cafetiers installeront du mobilier léger, en plastique, facilement et rapidement déplaçable en cas de nécessité. Pas de parasols aux pieds lestés, par exemple. Aussi, des formations à l’évacuation immédiate du mobilier seront organisées tous les trois ou quatre mois », détaille Rolland Cazzola. « Des contrôles et des tests seront effectués pour s’assurer que les bars jouent le jeu… Par contre le moindre qui se rate… », avertit-il. Pour assurer cette pression, les contrats de concession seront renouvelés tous les six mois et non tous les trois ans, comme cela est l’usage.

De quoi satisfaire les tenanciers qui, sans ça, s’apprêtaient à réduire fortement la voilure. « C’était simple. On a fait le calcul : de 20 à 30 tables en moyenne sur chacun des dix établissements de la place, on passait à trois ou quatre. Autant dire que dans ces conditions, le gérant seul peut tenir seul son bar, et tant pis pour les 60 emplois des différents établissements », résume Hazem El Moukaddem.

Un autre élément pris en considération et relevé aussi bien par l’élu que par Hazem El Moukaddem est la gestion de la sécurité sur la place, assurée en partie par les bars eux-mêmes qui emploient collectivement de quatre à huit vigiles, selon les soirs. « On sait qu’il règle pas mal de conflits », reconnaît Rolland Cazzola. Un détail qui compte.