VIE PRATIQUEQuelles sont les aides pour les aidants ?

Dépendance : Quelles sont les aides pour les aidants ?

VIE PRATIQUEEntre 8 et 10 millions de Français concilient leur vie personnelle et professionnelle avec le soutien apporté à un proche âgé ou handicapé
Différents dispositifs publics permettent de soutenir les aidants familiaux.
Différents dispositifs publics permettent de soutenir les aidants familiaux. - iStock / City Presse / City_presse
Julie Polizzi pour 20 Minutes

Julie Polizzi pour 20 Minutes

Après une reconnaissance tardive, l’État tente désormais d’améliorer la situation des millions d’aidants familiaux ou « proches aidants ». Tour d’horizon des mesures présentes et à venir en la matière.

Le droit de souffler

S’occuper d’une personne en perte d’autonomie au quotidien est épuisant, aussi bien physiquement que mentalement. C’est la raison pour laquelle le législateur a mis en place en 2016 un « droit au répit ». L’objectif : permettre à l’aidant de déléguer temporairement l’accompagnement de son proche, afin qu’il puisse lui-même prendre du repos.

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De façon concrète, ce dispositif permet de financer un relais à domicile, de payer l’accès ponctuel à une structure d’accueil de jour ou de nuit ou encore de prendre en charge un hébergement temporaire en établissement ou en accueil familial. Cette enveloppe est toutefois limitée à 500 euros par an et par proche dépendant.

Pour bénéficier de cette mesure, il faut non seulement que le parent aidé soit éligible à l’allocation personnalisée d’autonomie (l’APA), mais aussi qu’il ait atteint le plafond du plan d’aide possible correspondant à son niveau de GIR, autrement dit à son degré de dépendance. À défaut, il faudra s’acquitter d’une participation financière.

Un congé spécifique

Tout salarié peut cesser temporairement son activité professionnelle pour s’occuper d’un proche handicapé ou en perte grave d’autonomie à travers le dispositif de « congé du proche aidant », qui remplace depuis 2017 le « congé de soutien familial ». Ce mécanisme peut être invoqué pour prendre soin de l’autre membre du couple, d’un aïeul ou d’un enfant mais aussi d’un collatéral jusqu’au 4e degré (frère, oncle cousin, neveu…). Malgré l’absence de lien de parenté, l’accompagnement d’une personne âgée ou handicapée avec laquelle l’aidant réside ou « entretient des liens étroits et stables » est aussi prévu. En l’absence de disposition dans la convention collective, cette absence est limitée à 3 mois renouvelables, sans pouvoir dépasser 1 an sur l’ensemble de la carrière. Ceci dit, le congé peut être fractionné en fonction des besoins.

La loi de finances de la Sécurité sociale pour 2020 a amélioré ce dispositif. Exit l’année d’ancienneté requise. Depuis lors, ce congé peut être accordé quelle que soit la date d’arrivée dans l’effectif. L’autre point noir c’était la rémunération puisque le salarié n’est pas payé par son employeur. Le législateur a donc prévu une indemnisation entrée en vigueur le 1er octobre 2020 et s’élevant à 52,08 euros par jour pour une personne seule et à 43,83 € pour un couple. Attention, en revanche, cette « allocation journalière du proche aidant » (AJPA) est limitée à 66 jours sur l’ensemble de la carrière professionnelle. La demande se fait en ligne sur le site Caf.fr.

D’autres aides en cours de déploiement

Les textes législatifs visant à soutenir les proches aidants se sont multipliés ces dernières années. Il faut citer la loi visant à favoriser la reconnaissance des proches aidants, publiée au Journal officiel du 23 mai 2019. Elle prévoit notamment de tester un dispositif de « relayage », inspiré du baluchonnage à la canadienne. L’objectif est d’aller plus loin que le droit au répit en permettant à l’aidant familial de se faire remplacer durant plusieurs jours consécutifs auprès de son parent. Une quarantaine de porteurs de projets se sont depuis lancés dans l’expérimentation. D’autre part, cette loi prévoit d’intégrer la question de la conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle des salariés aidants dans les négociations collectives d’entreprise.

Le gouvernement a par ailleurs lancé en octobre 2019 sa « stratégie de mobilisation et de soutien en faveur des aidants ». Ce plan national comprend 6 priorités et 17 mesures clés censées entrer en vigueur de façon progressive jusqu’en 2022. Outre le congé du proche aidant évoqué plus haut, le numéro unique national de soutien gratuit a notamment été mis en place au 0 800 360 360, tout comme le label Cap’Handéo valorisant les entreprises engagées auprès des salariés aidants.

Des solutions pour vous former

Le rôle d’aidant familial s’apprend souvent sur le tard. Pour éviter de se retrouver dépassé, différentes initiatives peuvent toutefois vous aider à appréhender ces responsabilités :

  • Les associations au front : France Alzheimer, France Parkinson ou encore l’Association française des aidants mais aussi certaines caisses de retraite dispensent des formations spécifiques aux aidants.
  • Des organismes professionnels : le Centre d’information et de formation des aidants s’adresse aux pros du secteur et aux aidants familiaux afin de leur apprendre les bons gestes et réflexes pour prendre soin de leur proche. Au sein des entreprises, des programmes de formation comme Formell permettent également d’épauler les salariés aidants dans leur rôle.