EXTENSION CONTESTEELes partenaires sociaux ne veulent pas étendre le pass sanitaire au travail

Pass sanitaire : Les partenaires sociaux ne veulent pas qu’il soit étendu à l’ensemble des entreprises

EXTENSION CONTESTEEGénérateur de tension, punitif, compliqué à mettre en place… L’extension du pass sanitaire au monde du travail est loin de faire l’unanimité
Le pass sanitaire pourrait peut-être un jour etre demandé pour aller travailler. (Illustration)
Le pass sanitaire pourrait peut-être un jour etre demandé pour aller travailler. (Illustration) - FRANCOIS GREUEZ/SIPA / SIPA
M.F avec AFP

M.F avec AFP

Avoir un pass sanitaire pour aller travailler quelle que soit son entreprise ? Les partenaires sociaux ne sont vraiment pas prêts de valider cette idée, qui n’est pour l’instant qu’une « hypothèse » mise en avant par le gouvernement. Syndicats et patronat étaient consultés ce lundi en fin de matinée par la ministre du Travail, Elisabeth Borne.

Du coté des patrons, la généralisation le pass à toute la sphère professionnelle pose question. La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), est « plutôt favorable dans la mesure où ça permet d’éviter un confinement, ce qui est le pire du pire. Après, il y a des questions pratiques qui peuvent poser problème ». Pour l’Union des entreprises de proximité (U2P), « il faut mettre la priorité sur la continuité de l’activité. Donc si ça doit passer par un pass, pourquoi pas. Mais il ne faut pas que ce soit punitif », souligne l’organisation patronale en allusion à la pénalité de 45.000 euros pour non-vérification de pass actuellement en vigueur.

« Ça correspond à une obligation vaccinale »

« Est-ce aux chefs d’entreprise d’exercer des pouvoirs de police ? », s’interrogeait dimanche sur Franceinfo le président délégué du Medef, Patrick Martin, dont l’organisation réserve sa position et attend l’issue des discussions avec le gouvernement. Benoît Serre, vice-président de l’Association nationale des DRH, a évoqué lundi sur Sud Radio « une usine à gaz » susceptible de générer « de la tension » au sein des entreprises.

Du côté des syndicats, le ton est nettement plus hostile. Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, fustige une mesure « absurde et totalement inefficace ». « Ça correspond à une obligation vaccinale. Nous préférons (…) renforcer les gestes barrière, inciter plus à la vaccination plutôt que l’instauration de ce pass », a-t-il insisté sur Franceinfo. « Mieux vaut convaincre et inciter que contraindre », a également déclaré Michel Beaugas de Force ouvrière (FO), tandis que Cyril Chabanier (CFTC) s’est dit « assez réservé ».

La ministre du Travail a assuré que « rien ne sera acté à l’issue » de cette réunion en visioconférence. Pour autant, l’exécutif ne cache cependant pas sa volonté de trouver les moyens de mettre la pression sur les non-vaccinés face à la cinquième vague du Covid-19 et l’arrivée du variant Omicron en France. Pour le « Monsieur vaccin » du gouvernement, Alain Fischer, qui s’exprimait lundi sur France Inter, le pass sanitaire étendu à toutes les entreprises, « sous un angle scientifique, c’est sûr que c’est une protection supplémentaire qui devrait éviter une crise sanitaire grave ».