Toulouse : Des tonnes de biodéchets issus des plateaux-repas des avions désormais transformés en compost
RECYCLAGE•Les épluchures de légumes et autres déchets alimentaires des plateaux-repas des avions vont avoir droit à une deuxième vie
Béatrice Colin
L'essentiel
- Chaque année, cinq millions de plateaux-repas sont préparés par la société Newrest avant d’être embarqués par les avions au départ de Paris.
- Après un test sur l’aéroport de Toulouse-Blagnac, Newrest et les Alchimistes vont développer la collecte de ces biodéchets sur plusieurs plateformes aéroportuaires afin de les transformer en compost.
- A Blagnac, cela a représenté une tonne de biodéchets par mois valorisés, qui finiront en compost revendu et épandu dans les jardins et champs de l’agglomération toulousaine.
Chaque année, cinq millions de plateaux-repas sont préparés pour être embarqués sur les vols au départ des aéroports parisiens, sans compter ceux des aéroports de province. Et c’est autant d’épluchures de légumes et de fruits nécessaires à leur confection qui partent à la poubelle. Mais depuis quelques semaines, ces biodéchets ont droit à une deuxième vie. Le groupe français de restauration collective Newrest, présidé par le Toulousain Olivier Sadran, vient de signer un partenariat avec Les Alchimistes qui collectent les déchets alimentaires et les transforment en compost.
« Nous avons commencé l’expérimentation avec Newrest en septembre dernier. Comme ils font aussi de la restauration collective, nous avons commencé par collecter ceux du lycée Sainte-Marie-de-Nevers avec qui ils ont un contrat. Puis, depuis trois mois, nous sommes en phase de test pour les plateaux-repas de l’aéroport de Toulouse-Blagnac », explique Mathieu Thérial, président et cofondateur des Alchimistes Occiterra, installés à Toulouse.
Depuis, une tonne de biodéchets est ainsi collectée chaque mois et transformée en compost sur un de leur terrain de la Ville rose ou dans leur électro-composteur, capable d’avaler 200 kg de biodéchets par jour et d’en faire un compost de qualité en douze jours. Après l’essai transformé à Blagnac, les implantations Newrest des aéroports franciliens ou encore celui de Marseille-Provence s’y sont mis.
« Newrest souhaite augmenter de 10 % par an le volume de biodéchets valorisés sur ses sites et ce, tous les ans sur les 5 prochaines années. Le partenariat avec les Alchimistes va dans ce sens », indique de son côté Olivier Sadran, dont l’entreprise fournit aussi les repas dans les trains, est présente dans de nombreuses cantines et dans 57 pays à travers le monde.
Compost épandu et revendu
Un nouveau gisement de biodéchets pour les Alchimistes qui ont dû faire face à la fermeture ces derniers mois des restaurants, auprès de qui ils avaient lancé en premier leur collecte. Désormais, ils se tournent aussi vers les grandes surfaces ou encore les particuliers. Leur compost « normé » est ensuite revendu.
« Il est utilisé par des maraîchers, des agriculteurs urbains, vendu dans des Biocoop, des fleuristes, des magasins. Vu notre production, nous espérons qu’il sera bientôt utilisé par le monde agricole plus largement », poursuit Mathieu Therial. Et ainsi, la production de la terre retournerait en terre, après, parfois, un petit passage dans les airs.
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