ENVIRONNEMENTAprès les mégots, ils créent des bornes de collecte pour les chewing-gums

Bordeaux : Après les mégots, ils créent des bornes de collecte pour les chewing-gums

ENVIRONNEMENTUne vingtaine de bornes vient d’être installée dans quatre communes de la métropole bordelaise
Une borne de collecte pour les chewing-gums élaborée par la société KeeNat.
Une borne de collecte pour les chewing-gums élaborée par la société KeeNat. - KeeNat / KeeNat
Clément Carpentier

Clément Carpentier

L'essentiel

  • La société KeeNat a élaboré des bornes dédiées aux chewing-gums sur le modèle de celles réservées au mégot.
  • Plusieurs bornes ont été dispatchées sur les villes de Bassens, Lormont, Cenon et Floirac. Des actions de sensibilisation vont être menées en parallèle.
  • L’entreprise girondine va également ouvrir d’ici l’été son propre atelier de recyclage pour transformer mégots, chewing-gums ou encore masques en plastique.

«Une chose est sûre, on ne peut pas la manquer », voici la première réaction d’Arnaud lorsqu’il aperçoit cette petite borne toute rose attachée à un poteau devant la gare de Cenon. « Qu’est-ce que c’est ? », se demande de son côté Romain, son ami. Les deux potes finissent par s’approcher de l’une des « free gum » installées très récemment dans la métropole de Bordeaux Des bornes de collectes dédiées aux chewing-gums. Elles sont l’œuvre de la société KeeNat, une entreprise solidaire d’utilité sociable (Esus).

Celle-ci n’est pas inconnue dans le monde de la lutte contre les déchets. En 2016, elle avait lancé un autre type borne que l’on retrouve aujourd’hui un peu partout en France, l’Ecomégot. Avec un objectif, collecter et surtout recycler les mégots de cigarette. Un véritable succès. « C’est l’ancienne équipe municipale de la mairie de Bordeaux qui nous a donné l’idée d’aller plus loin, explique la directrice générale associée de KeeNat Sandrine Poilpré, pourquoi ça ne marcherait pas pour d’autres déchets comme le chewing-gum qui est un véritable fléau. »

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Un fléau environnemental et un gouffre financier

Un fléau environnemental tout d’abord avec une gomme qui « met entre trois et dix ans à se dégrader et même 25 ans dans les mers et les océans » précise la jeune femme. « Les chewing-gums représentent aussi plus de 100.000 tonnes de la pollution plastique dans les mers et les océans », ajoute-t-elle. Mais le fléau est également économique avec des mairies et collectivités qui engagent des milliers d’euros par an pour lutter contre cette pollution. Entre le temps et l’équipement, cela coûterait « quatre euros » du mètre carré à la municipalité de Bordeaux selon Sandrine Poilpré : « C’est colossal ! ». Et la note peut donc très vite monter.

L’entreprise girondine, installée désormais à Villenave d’Ornon, a dispatché en tout une vingtaine de bornes sur quatre communes de la métropole : Floirac, Cenon, Lormont et Bassens. « Elle ressemble à des petits poteaux qui présentent tous une fiche explicative car nous sommes dans une phase d’expérimentation et il faut avant tout énormément sensibiliser les gens. On les a mis devant des arrêts de trams, des établissements scolaires ou d’autres lieux publics très fréquentés », détaille la dirigeante de KeeNat. « Franchement, c’est une très bonne idée » avoue Arnaud en observant le petit trou par lequel jeter son chewing-gum :

« « Autant on est sensibilisé à la question du tabac et donc forcément du mégot et de sa pollution, autant pour le chewing-gum on le balance très rapidement, parfois en shootant dedans. La seule chose à laquelle on pense, c’est de le mettre dans un papier. Mais où finit le papier ? Pas souvent dans une poubelle, moi je vous le dis ! » »

Bientôt un atelier de recyclage

La collecte des bornes se fera toutes les trois semaines dans un premier temps. Là aussi à travers une démarche sociale et solidaire en faisant appel à des personnes en recherche d’emploi ou en réinsertion. Aujourd’hui, l’entreprise girondine compte une quinzaine de salariés.

D’ici le mois de juin, elle espère aussi pouvoir lancer son atelier de recyclage dans un bâtiment de 250 mètres carrés dans la métropole. « C’est la deuxième étape après la collecte. Il faut réussir à recycler ces mégots, ces masques ou ces chewing-gums. Les deux premiers peuvent être transformés en plastique et ça pourrait être aussi le cas des chewing-gums, on attend les dernières analyses. Mais on a déjà plusieurs pistes comme en faire des semelles de chaussures ou encore utiliser ce plastique dans les équipements sportifs », souligne Sandrine Poilpré.