POLEMIQUETollé contre une vidéo violente de sympathisants d'Eric Zemmour

Vidéo violente de sympathisants d’Eric Zemmour : Des élus LFI portent plainte pour menaces de mort

POLEMIQUERaquel Garrido estime que le candidat d’extrême droite lui a « mis une cible sur le dos »
Vidéo de sympathisants d'Eric Zemmour mise en ligne par le groupe antifasciste Jeune Garde (capture d'écran).
Vidéo de sympathisants d'Eric Zemmour mise en ligne par le groupe antifasciste Jeune Garde (capture d'écran). - Twitter/@ArnaultRaphael / twitter
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Les images ne passent pas. Deux sympathisants d’Eric Zemmour ont posté des vidéos sur les réseaux sociaux, dans lesquelles ils s’entraînent au tir et imaginent notamment prendre pour cible Emmanuel Macron et les élus de la France Insoumise Raquel Garrido et Alexis Corbière. Ces derniers ont annoncé mardi avoir porté plainte pour « menaces de mort ».

Les vidéos, révélées sur Twitter par la Jeune Garde, un groupe antifasciste, et par Mediapart, montrent un homme arborant une casquette « Ben voyons », un tic de langage d'Eric. Zemmour érigé en marque de fabrique par ses fans, s’exercer avec un fusil à lunette. « Ben voyons les amis, on va éclater qui là ? Du jeune gaucho, du jeune communiste, du jeune bougnoule mental », s’esclaffe le jeune homme, avant de tirer avec un gros calibre. Fusil en joue, il mime ensuite la surprise – « Ah, Emmanuel Macron ! » – et décoche un second tir.

Dans une autre vidéo tournée au même endroit, un autre jeune homme prend pour cible l’ex-porte-parole de la France Insoumise Raquel Garrido. Fusil en main, il explique « s’entraîner à chasser du Garrido sauvage » avant de faire feu, puis de tirer une seconde fois en évoquant son mari, le député LFI Alexis Corbière. Dans la même séquence, l’homme s’imagine ouvertement tirer sur « des antifas et des gauchistes », ainsi que sur des personnes d’origine maghrébine. « Il y a des drapeaux algériens et marocains, j’ai vu là-bas, donc on va s’empresser de tirer », lâche-t-il.

« Militaire » et « catholique »

Selon le journal Libération, qui a eu accès à son compte Instagram privé, il s’y présentait jusqu’à tout récemment comme « militaire » et « catholique ». Selon une source policière, « la plateforme Pharos, chargée de la lutte contre les contenus illicites sur Internet, a été saisie après des signalements d’internautes ».

« Notre avocat Xavier Sauvignet du barreau de Paris a d’ores et déjà rédigé et déposé une plainte pour menaces de mort et provocation à la commission d’un crime », a indiqué Raquel Garrido mardi lors d’une conférence de presse à Marseille. « Eric Zemmour m’a mis une cible sur le dos », a-t-elle affirmé, avant d’ajouter : « Aujourd’hui, toute la fachosphère en ligne nous cible les uns après les autres, avec un clair risque de passage à l’acte ». « A cet instant, on ne sait pas où se localisent l’individu et son acolyte, on ne sait pas s’il y a des services de police qui les recherchent activement, on ne sait pas si un parquet quelque part s’est saisi des faits pour les poursuivre », a-t-elle complété.

Eric Zemmour invité à « condamner » la vidéo

Egalement à Marseille, aux côtés de Raquel Garrido, Alexis Corbière a invité Eric Zemmour à « condamner clairement la vidéo qui nous menace de mort et qui menace de mort toute une série de gens », tout en estimant qu’à quelques mois de l’élection présidentielle, « cela doit cesser » et « les pouvoirs publics doivent envoyer un signal clair ».

Mardi, le groupe parlementaire LFI a dénoncé dans un communiqué les « menaces (…) aussi inacceptables qu’odieuses ». Les députés du parti se sont également dits « consternés par le manque de réaction des autorités politiques du pays face à cette haine et cette violence. »

Des sympathisants d’Eric Zemmour avaient déjà fait polémique en novembre : certains membres du groupuscule d’extrême droite la Famille Gallicane s’étaient affichés sur les réseaux sociaux en train de tirer sur des caricatures racistes. Selon le site d’informations Streetpress, ce même groupe a également participé à des opérations de collage d’affiches pro-Zemmour. Le Youtubeur d’extrême droite Papacito, qui soutient publiquement la candidature de d’Eric Zemmour à l’élection présidentielle, est également visé par une enquête pour avoir publié en juin une vidéo simulant l’exécution d’un électeur LFI.