RESTRICTIONEn Afghanistan, les talibans interdisent aux femmes de voyager seules

Afghanistan : Les talibans interdisent aux femmes de voyager sans accompagnateur

RESTRICTIONMalgré les promesses initiales, le régime des talibans se durcit ces dernières semaines, avec plusieurs atteintes aux droits des femmes
Jour après jour, les droits des Afghanes se réduisent.
Jour après jour, les droits des Afghanes se réduisent. - Mstyslav Chernov/AP/SIPA  / SIPA
20 Minutes avec AFP

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Semaine après semaine, les Afghanes voient leurs libertés se réduire malgré les promesses initiales des talibans. Ce dimanche, le ministère de la Promotion de la vertu et de la prévention du vice a annoncé que les femmes désirant voyager sur de longues distances devaient être accompagnées par un homme de leur famille proche. La recommandation appelle également les conducteurs à n’accepter des femmes à bord de leur véhicule que si elles portent le « voile islamique ».

« Les femmes voyageant plus de 45 miles (72 kilomètres) ne peuvent pas faire le trajet si elles ne sont pas accompagnées par un membre proche de la famille », a déclaré le porte-parole du ministère, Sadeq Akif Muhajir, précisant que l’accompagnant devait être un homme. Cette directive arrive quelques semaines après la demande du ministère aux télévisions afghanes de ne plus diffuser de « feuilletons et séries à l’eau de rose dans lesquels des femmes » jouent, et de faire en sorte que les femmes journalistes portent « le voile islamique » à l’écran.

Toujours pas de droit à l’éducation pour les filles

Les talibans ne précisent pas ce qu’ils entendent par « voile islamique », s’il s’agit d’un simple foulard, déjà porté par la majorité des femmes afghanes, ou d’un voile plus couvrant. Depuis leur arrivée au pouvoir en août, ils ont imposé diverses restrictions aux femmes et aux filles, en dépit de promesses initiales selon lesquelles leur régime serait moins strict que durant leur premier règne (1996-2001).

Plus tôt en décembre, un décret au nom du leader suprême du mouvement a demandé au gouvernement de faire appliquer les droits des femmes mais ce décret n’évoquait pas le droit à l’éducation. Dans plusieurs provinces, les autorités locales ont accepté de rouvrir les écoles aux filles, même si beaucoup d’entre elles à travers le pays ne peuvent toujours pas y aller. De nombreux Afghans espèrent désormais que les efforts des talibans pour être reconnus sur la scène internationale et recevoir à nouveau l’aide indispensable au pays les amèneront à faire des concessions.