ARGENT DU CONTRIBUABLELa consultation sur le périph', un coup de com' à 350.000 euros

Périphérique : La consultation de la région Ile-de-France sur le projet d’aménagement a coûté 350.000 euros

ARGENT DU CONTRIBUABLERappelons que la gestion du périphérique est du ressort de la mairie de Paris et non de la région Ile-de-France
Le périphérique parisien, porte de Champerret. (Illustration)
Le périphérique parisien, porte de Champerret. (Illustration) - Clément Follain / 20 Minutes / Pixpalace
G. N. avec AFP

G. N. avec AFP

La question à 350.000 euros. On n’est pas quand Qui veut gagner des millions ? mais dans la tambouille politicienne francilienne. C’est en effet le coût de la consultation en ligne sur l’avenir d’une voie du périphérique, menée en novembre par la région Ile-de-France, a indiqué sa présidente Valérie Pécresse. Dans un courrier daté du 5 janvier, la candidate LR à l’élection présidentielle indique que le budget de cette consultation est constitué de « crédits de fonctionnement de la "transformation numérique" », pour la plateforme en ligne, et de ceux de la « communication institutionnelle » pour ce qui concerne « l’information des usagers ».

Selon la région, près de 80.000 personnes ont participé à cette consultation et se sont opposées à 90 % à la « suppression d’une voie de circulation pour tous » sur le périphérique, objet d’une bataille politique avec la mairie de Paris qui en a la gestion. La mairie, dirigée par la socialiste Anne Hidalgo, elle aussi candidate à la présidentielle, envisage de réserver cette voie au covoiturage, aux transports en commun voire aux véhicules électriques à l’issue des Jeux olympiques 2024, pendant lesquels elle sera réservée aux participants. L’adjoint (EELV) aux transports de la mairie David Belliard considère donc que cette voie ne sera pas « supprimée » mais « transformée », et avait accusé Valérie Pécresse de « mensonge ».

La question du mari d’Anne Hidalgo

L’analyse des quelque 46.000 explications de vote est en cours, indique Valérie Pécresse, même si des « grandes lignes apparaissent avec force », notamment sur « le risque d’augmentation de la congestion et de la pollution » et « les difficultés pratiques » liés au projet de la mairie. La présidente de région, qui avait promis un référendum sur le sujet lors de sa campagne de réélection, début 2021, a aussi réclamé via le syndicat régional des transports qu’elle préside, Ile-de-France Mobilités, de récupérer la gestion du boulevard périphérique.

Utilisé chaque jour par un million de véhicules, ce dernier « compte moins de 20 % d’usagers parisiens et 40 % des trajets se font de banlieue à banlieue », souligne-t-elle dans son courrier, en réponse au conseiller régional PS Jean-Marc Germain, mari d’Anne Hidalgo, et au président du groupe socialistes et apparentés, Maxime des Gayets. Contacté par l’AFP, ce dernier a déploré la « gestion Pécresse » : « après avoir dépensé 130.000 euros pour tenter de bloquer la piétonnisation des voies sur berges portée par la Ville de Paris, Valérie Pécresse aura donc gaspillé 350.000 euros pour une opération de communication insincère et sans objet d’intérêt général. »