RENDEZ-VOUSComment l’agenda en papier fait de la résistance face aux smartphones

Conso : Comment l’agenda en papier fait de la résistance face aux smartphones

RENDEZ-VOUSMalgré un marché global en baisse, l’agenda papier garde une place bien ancrée dans le quotidien des Français
Illustration d'un agenda papier.
Illustration d'un agenda papier. - Myriams-Fotos / Pixabay
Noémie Penot

Noémie Penot

L'essentiel

  • Agendas de poches, agendas de bureau… Le marché "papier" est en légère baisse.
  • Mais les plus de 40 ans, surtout les femmes, y restent très attachés.
  • Pour se renouveler, les fabricants tentent de s’adapter aux nouveaux usages du quotidien.

Au boulot comme dans la vie perso, il faut en permanence s’organiser. Planifier. Anticiper. Se rappeler. Et pour cela, votre meilleur allié, c’est l’agenda. S’il y a bien sûr la version numérique, celle en papier a gardé ses habitués et tente d’en séduire de nouveaux. Vous avez d’ailleurs sans doute déjà commencé à remplir le vôtre pour 2022. L’agenda papier a donc traversé les années et espère rester à la page. 20 Minutes vous explique comment.

Prêt-à-porter ou sur-mesure

Côté ventes, le modèle papier est en résistance. Le marché « est globalement à la baisse en volume », note Florence Breton Remia, directrice commerciale chez Exacompta, dont le groupe, Exacompta Clairefontaine, détient environ 70 % du marché de l’agenda papier en France. En cause, notamment, les plateformes de prise de rendez-vous comme Doctolib qui, juge-t-elle, « détruit le travail des secrétaires médicales » en permettant de noter directement son rendez-vous sur smartphone.

« Je distingue le "prêt-à-porter" – ce qui se vend à la Fnac, chez Cultura, dans les papeteries - et le "sur-mesure", les agendas faits par les entreprises pour communiquer », poursuit Florence Breton Remia. Selon elle, la crise du Covid-19 a poussé les entreprises à faire des économies, notamment sur la fabrication de ces agendas. « Cette année, les employés qui ne se sont pas vus distribuer un agenda sont venus l’acheter dans le "prêt-à-porter" », poursuit la directrice.

« Un carnet millésimé »

Côté profil des acheteurs, l’âge et le genre ont un rôle central. Car si les hommes jeunes l’ont quasiment « abandonné », « les plus de 40 ans, et majoritairement les femmes, restent très attachés au papier, d’après Florence Breton Remia. Souvent, elles ont un smartphone pour le travail et un agenda papier pour leur vie personnelle ». L’attachement peut être tel que « de nombreux clients rachètent le même une année sur l’autre », abonde Fabien Durand, chef de secteur papeterie au magasin Cultura de La Défense, à Paris.

Une relation d’affection avec un simple carnet que Florence Breton Remia explique de la manière suivante : « les gens mettent leur vie dans leur agenda. Les smartphones sont très pratiques pour les notifications. Mais pour nous rappeler ce qu’on a fait, dans quel restaurant on a mangé, quel film on est allé voir, le papier est important pour positionner ces éléments quelque part. Ce n’est plus un simple agenda, mais un "carnet millésimé" »

« On passe un an avec lui, il faut qu’il nous ressemble »

Comment, alors, se renouveler ? C’est tout l’enjeu des fabricants, qui se sont adaptés aux nouveaux usages. « Il y a 5 – 6 ans, on a commencé à revoir certaines de nos grilles. On ne note pas forcément un rendez-vous chez le dentiste dans un agenda papier, car le smartphone nous le dit, reprend la responsable d’Exacompta. Par contre, vous allez faire votre to-do list pour le week-end, par exemple ». Concrètement, dans les pages vierges, les cases s’agrandissent, les horaires disparaissent, et parfois même le temps s’allonge. « Les clients se dirigent de plus en plus vers des agendas 16-18 mois », note Fabien Durand.

Et puis il y a la question du look. « On passe un an avec lui, il faut qu’il nous ressemble », constate Florence Breton Remia. L’heure est donc à l’originalité : « Les couvertures à paillettes, façon python rose ou fleuries, marchent super bien ». Ou encore les agendas « hors des sentiers battus », selon une porte-parole Cultura. Parmi eux, l'« organiseur familial », « pour le suivi de bébé chez la nounou », l’agenda « astroguidance » ou « Feng Shui ». Histoire d’anticiper l’année en toute sérénité.