CATASTROPHEL’éruption aux Tonga était plus puissante que des centaines d’Hiroshima

Tonga : La puissance de l’éruption volcanique supérieure à des centaines d’Hiroshima

CATASTROPHEUne aide humanitaire se met en place
L’impact de l'éruption vu depuis l'espace.
L’impact de l'éruption vu depuis l'espace. - Kayla Barron / NASA / AFP / AFP
Jean-Loup Delmas

J.-L.D. avec AFP

L'essentiel

  • La force de l’éruption volcanique aux îles Tonga, le 15 janvier, a dépassé la puissance de la bombe atomique d’Hiroshima, selon la Nasa.
  • L’éruption a recouvert d’une couche de cendres toxiques le royaume insulaire du Pacifique, qui compte environ 100.000 habitants.
  • Le choc « dépasse de loin tout ce que les gens d’ici ont pu connaître », a déclaré la journaliste Mary Lyn Fonua, depuis la capitale des Tonga.

Dame Nature rappelle parfois très violemment à quel point elle est puissante et redoutable, même pour l’homme. La force de l’éruption volcanique aux îles Tonga le 15 janvier a dépassé la puissance de la bombe atomique d’Hiroshima, ont déclaré des scientifiques de la Nasa, tandis que les survivants de cette catastrophe décrivaient lundi un choc qui leur a « secoué le cerveau ».

Selon l’observatoire de la Terre de la Nasa, le volcan Hunga Tonga-Hunga Ha’apai a craché un champignon de fumée atteignant 40 km de haut lors de l’éruption. Celle-ci a été entendue jusqu’en Alaska, à plus de 9.000 km de là, et a déclenché un tsunami.

Entre 5 et 30 mégatonnes d’énergie libérée

La Nasa a déclaré que l’éruption était plusieurs centaines de fois plus puissante que la bombe atomique américaine larguée sur la ville japonaise d’Hiroshima en août 1945, dont la puissance était estimée à environ 15 kilotonnes (15.000 tonnes) de TNT.

« Nous pensons que la quantité d’énergie libérée par l’éruption était équivalente à une quantité de TNT comprise entre 5 et 30 mégatonnes (5 à 30 millions de tonnes) », a déclaré le scientifique de la Nasa Jim Garvin dans la publication parue dimanche soir. L’agence a déclaré que l’éruption avait « anéanti » l’île volcanique, située à environ 65 km au nord de Nuku’alofa, la capitale des Tonga.

Une « urgence environnementale » de quatre-vingt-dix jours

Le phénomène a recouvert d’une couche de cendres toxiques le royaume insulaire, qui compte environ 100.000 habitants, empoisonnant l’eau potable, détruisant les cultures agricoles et anéantissant au moins deux villages. Il a également fait au moins trois victimes à Tonga et entraîné la mort par noyade de deux baigneurs au Pérou, dont les côtes ont été frappées par des vagues exceptionnelles à cause de l’éruption.

Une « urgence environnementale » de quatre-vingt-dix jours a été annoncée par les autorités péruviennes pour la zone côtière endommagée par le déversement de 6.000 barils de pétrole brut il y a une semaine, une marée noire qui continue de s’étendre et désespère les habitants.

Cendre grise partout

Aux Tonga, l’ampleur des dégâts reste incertaine, les communications étant toujours interrompues. Le choc « dépasse de loin tout ce que les gens d’ici ont pu connaître », a déclaré la journaliste Mary Lyn Fonua, installée à Nuku’alofa.

« L’onde de choc de l’éruption nous a tout simplement secoué le cerveau », a-t-elle déclaré, ajoutant que la couche de fine cendre grise, qui recouvre tout, rend toujours la vie difficile aux habitants. « Elle s’infiltre partout, dit-elle. Cela vous irrite les yeux, vous avez des plaies au coin de la bouche, tout le monde a les ongles noircis. Nous avons l’air d’un tas de crasseux. » Les forces de défense japonaises, néo-zélandaises et australiennes ont commencé à livrer des secours d’urgence, notamment de l’eau, tout en maintenant de stricts protocoles contre le Covid-19 pour préserver l’archipel de la pandémie.