RECYCLAGESur le bassin d’Arcachon, des sapins de Noël pour consolider la dune

Bassin d’Arcachon : A La Teste, la seconde vie des sapins de Noël réutilisés pour consolider la dune

RECYCLAGEPlutôt que de les jeter en déchèterie, la ville de La Teste-de-Buch réutilise les sapins de Noël pour consolider la dune et lutter contre l’érosion
Bassin d'Arcachon : Face à l'érosion, les sapins de Noël recyclés pour renforcer la dune
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

L'essentiel

  • Cette année, 1.600 sapins ont été disposés sur la dune au niveau de la plage de La Salie Nord.
  • L’objectif est de consolider la dune face à l’érosion éolienne.
  • La ville de La Teste s’inquiète toutefois de l’érosion côtière, qui gagne du terrain à d’autres endroits du littoral.

Une initiative qui s’enracine. Pour la troisième année consécutive, la ville de La Teste-de-Buch, sur le bassin d’Arcachon, a renouvelé son opération « Des sapins pour nos dunes ».

Opération Des sapins pour nos dunes de la ville La-Teste-de-Buch
Opération Des sapins pour nos dunes de la ville La-Teste-de-Buch - Ville de La Teste

Après les fêtes de fin d’année, elle a récolté les sapins de Noël des habitants de plusieurs communes du sud Bassin, et de la ville de Saint-Aubin-de-Médoc, pour les confier à l’Office National des Forêts (ONF) qui s’en sert comme remparts contre l’érosion des dunes. Cette année, quelque 1.600 sapins ont ainsi été déposés au niveau de la plage de La Salie Nord, près de la dune du Pilat. « C’est une opération doublement vertueuse, se félicite le maire de La Teste Patrick Davet, puisque cela évite de jeter les sapins n’importe comment, et cela sert à stabiliser les dunes. » Et un succès populaire, puisque « nous avons rempli 19 bennes cette année, contre cinq la première année. » La ville fait également participer les enfants de ses écoles à l’opération, pour les sensibiliser à l’environnement.

« On se sert des sapins comme des brise-vent »

Adèle, en classe de CM1, est venue prêter main-forte avec enthousiasme. Et elle a parfaitement compris le sens de son action. « Il faut disposer les sapins en ligne pour que le sable se bloque lors de tempêtes ou de rafales de vent, explique-t-elle, alors la dune pourra remonter un peu en hauteur pour cet été. » Et elle est par ailleurs consciente qu’il « faut agir pour protéger notre environnement. »

« On donne une seconde vie à ces sapins, et en plus on échange avec les enfants » se réjouit quant à lui Cédric Bouchet, technicien à l’ONF, qui encadre l’opération. L’ONF intervient sur les dunes du littoral pour les protéger de l’érosion éolienne. « On se sert des sapins comme des brise-vent, explique Cédric Bouchet : on les installe à des endroits où on a besoin de capitaliser en sable, ce qui permet de rattraper les profils de la dune là où il y en a besoin. »

« L’objectif est de garder le sédiment sur la dune blanche »

L’opération ne se fait pas n’importe comment, et « un particulier ne peut pas venir déposer lui-même son sapin sur la dune, il faut que ce soit encadré » prévient le technicien de l’ONF. « Nous étudions chaque zone avant de déterminer les endroits où on va disposer les sapins sur la dune. Nos interventions se font sur des secteurs où il y a des répits d’érosion marine, pour capter le sable aux endroits qui nous intéressent, et accélérer la dynamique naturelle. L’objectif est de garder le sédiment sur la dune blanche, et éviter que le sable passe le cordon dunaire pour aller se figer dans la dune grise, voire dans la forêt, ce qui pourrait créer des pertes de diversité avec des plantes ensevelies. »

Sur cette plage de La Salie, la démarche est ainsi de consolider une dune qui est encore bien préservée, « puisque l’on a 200 mètres de dune blanche, et des milieux variés, avec de la forêt, des ourlets préforestiers, de la dune grise… » Ce n’est pas le cas de toutes les plages du littoral. « Un peu plus au nord, à la Lagune, tout le système dunaire a disparu, il est parti dans l’océan » relève Cédric Bouchet.

« L’an dernier à la Lagune, nous avons perdu quasiment cinquante mètres de côte, confirme le maire de La Teste. C’est considérable, d’autant plus que nous avons cinq campings le long des plages dont deux qui sont directement impactés par l’érosion côtière, et une route qui longe la côte. On dit attention, ça arrive, et c’est maintenant qu’il faut anticiper un phénomène qui pourrait nous frapper dans dix ans. On se saisit de ce sujet qui nous préoccupe. »