ENERGIEVers une hausse de la production de pétrole face à l’envolée des prix

Pétrole : Face à l’explosion record en sept ans du prix du baril, une hausse de la production en vue

ENERGIEPlus que le variant Omicron, ce sont les fortes tensions géopolitiques qui font craindre une nouvelle hausse des prix, déjà records
Exctracteur de pétrole dans le désert de Sakhir, à Bahreïn.
Exctracteur de pétrole dans le désert de Sakhir, à Bahreïn. - Hasan Jamali/AP/SIPA / SIPA
M.F avec AFP

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Alors que les prix du baril sont au plus haut depuis les sept dernières années, les treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) se réunissent mercredi. Objet des discussions menées presque chaque début de mois depuis le début de la pandémie par l’ Arabie saoudite et leurs dix alliés chapeautés par la Russie : une nouvelle hausse de la production de pétrole. De nombreux analystes s’attendent pour le mois de mars à ce que cette augmentation atteigne les 400.000 barils par jour.

Il s’agirait ainsi de la continuité de la stratégie de réouverture prudente des vannes, amorcée en mai 2021 par l’Opep + dans un contexte de reprise, après des coupes drastiques pour surmonter le choc de la pandémie. « Cela dit, nous n’excluons pas complètement une hausse plus importante, compte tenu des prix élevés du pétrole et de la récente sous-production de l’Opep + », souligne Capital Economics.

La barre symbolique des 90 dollars atteinte

Le cours du baril de Brent de la mer du Nord, le contrat de référence en Europe, a ainsi dépassé la barre symbolique des 90 dollars en janvier, son plus haut depuis octobre 2014. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) a atteint lui aussi des sommets pluriannuels.

Oubliées les craintes suscitées fin 2021 par le variant Omicron, le marché se focalise désormais sur les fortes tensions géopolitiques qui impliquent des mastodontes de la production et de l’exportation d’or noir – la Russie, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. Et font planer des menaces sur l’approvisionnement. « L’invasion russe de l’Ukraine entraînerait des sanctions très dures », ce qui ferait encore grimper les prix, explique Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb.

Pétrole en sous-production

Outre ces éléments géopolitiques, les analystes blâment la lenteur de l’Opep + à rétablir sa production pré-pandémie du fait de sa stratégie prudente. Mais aussi parce que certains pays producteurs peinent à faire repartir les volumes d’extraction, en raison de problèmes d’infrastructures et d’investissements.

« La sous-performance et l’inaction de l’Opep + ont soutenu la hausse des prix du pétrole, car le groupe n’a pas atteint ses objectifs de production déclarés, soit des centaines de milliers de barils », insiste Louise Dickson, analyste pour Rystad Energy. Et « les Saoudiens ont clairement fait savoir qu’ils ne voleraient pas au secours des autres membres, en dépassant leur quota pour compenser les moindres volumes » de leurs partenaires, ajoute Bjarne Schieldrop.