BAVUREUn policier insulte une femme venue porter plainte pour agression sexuelle

Agressions sexuelles : Un policier insulte sur son répondeur une femme venue porter plainte

BAVUREL’agent de police a été enregistré en train de traiter la victime de « grosse pute »
Police. Illustration
Police. Illustration - Adil Benayache/SIPA  / SIPA
M.F avec AFP

M.F avec AFP

Le comportement fait tache, alors que la police ne cesse de communiquer sur sa meilleure prise en charge des victimes d’agressions sexuelles… Le préfet de police de Paris Didier Lallement a saisi la « police des polices » (IGPN) et demandé la suspension d’un policier enregistré en train d’insulter une femme ayant déposé plainte pour agression sexuelle.

Tout commence dans la nuit du 4 au 5 février : la jeune femme de 34 ans dépose plainte auprès de policiers du commissariat des 5e et 6e arrondissements de Paris pour « agression sexuelle en état d’ivresse », indique Mediapart. Quelques heures plus tard, un autre policier de ce commissariat l’appelle et lui laisse un message vocal où il lui demande de venir compléter sa plainte. Sauf que le fonctionnaire raccroche mal le combiné… Les propos qu’il tient ensuite ont été enregistrés sur le répondeur de la plaignante.

« Elle refuse la confront' en plus la pute »

On l’entend ainsi plaisanter avec une de ses collègues : « Je la rappellerai de toute façon parce que là, elle doit être en train de cuver ! » Il lit ensuite à haute voix un extrait de la plainte de la jeune femme. « Elle n’a pas de sens la plainte en fait », lance-t-il.

« Ah évidemment elle refuse la confrontation », poursuit-il. « C’est vraiment une pute. (…) Putain, elle refuse la confront' en plus la pute. Comme par hasard. En fait c’était juste pour lui casser les couilles, je suis sûr. (…) Putain, grosse pute », dit-il encore, avant que le combiné soit bien raccroché.

« Propos inadmissibles »

Condamnant des « propos inadmissibles », le préfet de police a indiqué avoir « immédiatement saisi l’IGPN », l’Inspection générale de la police nationale, et « demandé la suspension à titre conservatoire du fonctionnaire ».

« Aucun comportement offensant ou injurieux ne sera toléré de la part d’un fonctionnaire de police vis-à-vis d’une victime », ajoute la préfecture dans son communiqué, en rappelant son « plein engagement pour améliorer l’accueil et la prise en charge des victimes de violences conjugales et sexuelles » dans les commissariats.