DIPLOMATIEL’UE ne voit pas encore de signe de désescalade

Conflit Ukraine - Russie : L’UE appelle Moscou à « prendre des mesures concrètes » vers la désescalade

DIPLOMATIEL’Union européenne assure également disposer des ressources nécessaires en gaz pour se passer des importations russes si des sanctions devaient être prises
Ursula von der Leyen assure que l'UE est capable de se passer du gaz russe cet hiver.
Ursula von der Leyen assure que l'UE est capable de se passer du gaz russe cet hiver. -  Jean-Francois Badias/AP/SIPA / SIPA
Xavier Regnier

X.R. avec AFP

Malgré le retrait annoncé de ses troupes en Crimée, l’attitude de Moscou laisse circonspects les hauts responsables de l’UE après des semaines de tensions à la frontière ukrainienne. « Nous exhortons la Russie à prendre des mesures concrètes et tangibles en direction d’une désescalade, parce que c’est la condition d’un dialogue politique sincère. Nous ne pouvons pas éternellement tenter la diplomatie d’un côté alors que l’autre côté amasse des troupes », a averti Charles Michel dans l’hémicycle du Parlement européen à Strasbourg.

Si « la voie de la coopération entre la Russie et nous est encore possible », la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé à « rester vigilants », et a prévenu la Russie que l’UE était capable de se passer du gaz russe cet hiver, en cas de décision de Moscou de réduire ou cesser ses livraisons. Après avoir pris contact avec d’autres pays « prêts à augmenter leurs exportations de gaz naturel liquéfié » et développé les infrastructures gazières dans l’UE, « nos modèles (de prévision) montrent qu’avec toutes les mesures prises, nous sommes désormais en sécurité pour cet hiver », a assuré aux eurodéputés Ursula von der Leyen.

« L’Otan n’a pas encore vu de signes d’une quelconque réduction des troupes russes »

Selon les données les plus récentes d’Eurostat, la Russie représentait plus de 40 % des importations annuelles de gaz naturel de l’UE. Après des semaines de vives tensions entre la Russie et les pays occidentaux, laissant craindre une invasion de l’Ukraine, Moscou a annoncé mardi un début de retrait des dizaines de milliers de soldats russes massés depuis plusieurs mois aux frontières ukrainiennes, puis mercredi la fin de manœuvres militaires et le départ de certaines de ses forces de la péninsule ukrainienne annexée de Crimée.

Mais « l’Otan n’a pas encore vu de signes d’une quelconque réduction des troupes russes, et si le Kremlin choisit la violence contre l’Ukraine, notre réponse restera forte et unie », a mis en garde la présidente de la Commission européenne. Estimant que la suite des événements reste imprévisible, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, également présent à Strasbourg, a expliqué que l’UE était « prête à participer aux discussions » avec la Russie d’un côté, mais aussi « à se préparer à répondre » avec des sanctions.

Par ailleurs, en soutien à l’Ukraine, Charles Michel a considéré qu’il faudrait « aller au-delà » du prêt d’urgence de 1,2 milliard d’euros proposé par la Commission européenne, qui devrait être validé mercredi par le Parlement européen. « Je veux lancer ici cette proposition d’initiative, de mettre en place, en étroite coopération avec l’Ukraine et l’Union européenne, une conférence des donateurs afin de soutenir la robustesse économique de l’Ukraine », a proposé le président du Conseil de l’UE.