VERDICTNordahl Lelandais ne fera pas appel de sa condamnation à perpétuité

Affaire Maëlys : Condamné à la prison à perpétuité, Nordahl Lelandais ne fera pas appel de sa condamnation

VERDICTJugé depuis le 31 janvier pour le meurtre de Maëlys et les agressions sexuelles de deux petites-cousines, Nordahl Lelandais a été condamné ce vendredi à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans
Jennifer Cleyet-Marrel et sa fille Colleen
Jennifer Cleyet-Marrel et sa fille Colleen - Olivier Chassignole/AFP / AFP
Caroline Girardon

Caroline Girardon

A la cour d’assises de l’Isère

Le verdict est tombé. Ce vendredi, Nordahl Lelandais a été condamné par la cour d’assises de l’Isère à réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de vingt-deux ans pour le meurtre de Maëlys de Araujo et les agressions sexuelles de deux de ses petites-cousines, dont sa filleule âgée de 4 ans. Une peine conforme aux réquisitions de l'avocat général.

L’intéressé ne fera pas appel. « Il aurait été indigne de le faire car il faut laisser désormais la famille se reconstruire. Il aurait été indigne de prolonger leur souffrance », indique Alain Jakubowicz, son avocat.

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« Il ne fera plus jamais de mal à personne »

A l’énoncé du verdict, l’accusé hoche légèrement la tête. Fixe les jurés. « Ça va aller », souffle-t-il à sa mère, assise au premier rang. « C’est dur d’entendre le mot de perpétuité. Un avocat ne serait pas un avocat s’il n’y a pas quelque chose qui vibre en lui », réagit Alain Jabubowicz qui avait tenté de ramener la peine à 30 ans de prison. Et d’ajouter : « Mais la justice a été rendue, tout le monde l’attendait ».

De l’autre côté de la salle d’audience, la famille de Araujo se prend dans les bras, dans le plus grand silence. Leur avocat pleure discrètement. « La justice est passée de manière sereine, implacable, intransigeante et impartiale, réagit Fabien Rajon. Face à des crimes d’une telle abjection, notre justice ne doit pas être faible. Elle ne l’a pas été. »

« Il ne fera plus jamais de mal à personne. C’était mon souhait, souffle Jennifer Cleyet-Marrel, serrant un portrait de sa fille contre elle. Maëlys nous a donné la force jusqu’au bout. » Colleen, « la grande » sœur étreint longuement ses parents. « Maëlys elle mérite tout l’amour du monde, elle ne méritait pas ce qui lui est arrivé. Si je pouvais venir la chercher et prendre sa place, je le ferai. Ma sœur, c’est mon exemple, c’est tout pour moi. »

« Soulagé » par la décision des jurés, Joachim, le père confesse toutefois ne « pas être pleinement satisfait » : « On n’aura jamais la vérité mais au moins, il part en prison et il restera longtemps. »

« Nordahl Lelandais va retomber dans l’anonymat »

Ce vendredi, Nordahl Lelandais, qui avait la parole en dernier, a tenu à présenter une nouvelle fois ses excuses aux familles des victimes. « Je sais qu’elles n’en voudront pas mais elles sont sincères », déclare-t-il d’une voix contrite. L’ancien militaire promet également de faire « ce long travail » sur lui : « J’ai entendu ce qu’ont dit les experts psychiatriques. J’en ai conscience. Je vais le faire avec une grande détermination. »

« Le chemin sera long pour lui, c’est ainsi. Il est temps que cette page se tourne, estime Alain Jakubowicz. Son destin est entre ses mains. Il va retourner dans l’anonymat dont il n’aurait jamais dû sortir. Désormais, il n’a plus besoin d’avocat. »

Nordahl Lelandais aura néanmoins la possibilité de faire une demande de remise en liberté dans plus de 18 ans. Sans garantie qu’elle ne lui soit accordée. « D’ici là, il aura un âge avancé », conclut son avocat.