SAUVETAGEUn des douze disparus sur le ferry en feu retrouvé sain et sauf

Grèce : Sur le ferry italien en feu au large de Corfou, un des douze disparus retrouvé vivant

SAUVETAGEIl reste onze chauffeurs de poids lourds portés disparus, qui auraient possiblement dormi dans leurs camions
Un chauffeur de poids lourd biélorusse (en jaune) a été secouru.
Un chauffeur de poids lourd biélorusse (en jaune) a été secouru. - Stamatis Katopodis/AP/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

«Dites-moi que je suis vivant ! » Alors que le feu fait rage depuis vendredi matin sur le ferry de la compagnie italienne Grimaldi, l’un des douze chauffeurs de poids lourds portés disparu à bord a été retrouvé vivant et évacué par les secouristes grecs. Ils avaient auparavant détecté sa présence alors que le bateau était remorqué à moins de 3 km de Corfou. Ils ont pu retourner sur le ferry pour lui porter secours et l’évacuer avec une échelle, selon les autorités grecques. Vêtu d’un short et d’un tee-shirt noir, il est arrivé à descendre l’échelle par ses propres moyens jusqu’au bateau des sauveteurs et semblait en bonne santé, selon des images du site Internet Iefimerida.

Le jeune homme, âgé de 21 ans et qui a déclaré être originaire de Biélorussie. Le navire, en route pour Brindisi en Italie, s’est embrasé vendredi à l’aube, deux heures après son départ du port grec d’Igoumenitsa, avec 290 personnes, dont 51 membres d’équipage, enregistrées à bord. Jusqu’ici, 279 personnes recensées ont été secourues, ainsi que deux migrants clandestins afghans, laissant craindre davantage de disparus, des migrants embarquant souvent clandestinement à bord des ferries reliant la Grèce à l’Italie. Les onze disparus recensés sont tous des routiers, sept de Bulgarie, trois de Grèce et un de Turquie, précisent les garde-côtes grecs.

Des voix entendues samedi soir

Les sauveteurs espèrent que le passager secouru pourra donner des informations sur les autres disparus, qui pourraient être prisonniers sur le ferry, dont s’échappe toujours dimanche une fumée épaisse. Le jeune rescapé a indiqué aux sauveteurs avoir entendu des voix samedi soir à bord du bateau, selon la chaîne de télévision ERT. « J’ai réussi à descendre au sous-sol du bateau. J’étais dans ma cabine. Je suis descendu jusqu’au dernier sous-sol. J’ai entendu des voix. Je n’ai pas vu les autres », a déclaré le rescapé à Iefimerida.

Les autorités sont « optimistes, étant donné que cet homme a réussi à remonter sur le pont dans ces conditions », a déclaré Nikos Alexiou, porte-parole des garde-côtes sur ERT. Des premiers soins ont été donnés au rescapé, qui doit être transporté par ambulance sur le port de Corfou. Une quarantaine de pompiers sont toujours mobilisés dimanche pour participer aux secours, selon le service d’incendie grec.

Le navire dans un « état pitoyable »

L’enquête du Service grec des accidents maritimes ne fait que commencer. Mais l’incendie pourrait être parti d’un camion garé dans les cales, selon plusieurs déclarations concordantes. Or, plusieurs chauffeurs routiers ont rapporté samedi à ERT préférer dormir dans leur camion que dans les cabines bondées des ferries. « D’après ce que je sais, mon père a dormi dans le camion. Le bateau était dans un état pitoyable à tous points de vue », a déclaré Ilias Gerontidakis, le fils d’un disparu grec.

Avec 50 cabines pour 150 camions, « il n’y avait pas assez de cabines (…) on devait dormir à quatre par cabine » et « il y avait des punaises de lit, c’était sale, sans système de sécurité », a rapporté cet homme, lui-même routier, sur le site du journal Proto Thema. Conformément à la législation internationale, le ferry, construit en 1995, avait subi une visite de contrôle qui « s’est soldée par un résultat positif » le 16 février, a précisé le groupe Grimaldi. Samedi soir, l’Italie a annoncé que ses garde-côtes, déjà sur zone avec des moyens de lutte anti-pollution, avaient repéré « une possible nappe » près du bateau en feu, parti avec 800 m3 de fioul et 23 tonnes de « produits corrosifs dangereux ».

Vendredi soir, deux passagers, prisonniers dans la cale aux véhicules, ont pu être évacués après plus de dix heures dans les fumées épaisses, avant d’être hospitalisés, selon les garde-côtes. L’un des deux, un Bulgare, présente « une très faible saturation en oxygène et a été intubé » samedi, a précisé la ministre adjointe bulgare des Affaires étrangères, Velislava Petrova.