JUSTICEPourquoi Alain Schmitt, accusé de violences sur Margaux Pinot, a été relaxé

Judo : « Pas de preuves de violences volontaires » sur Margaux Pinot… Pourquoi Alain Schmitt a été relaxé

JUSTICEL’entraîneur Alain Schmitt était poursuivi pour des violences conjugales sur la championne olympique Margaux Pinot
Margaux Pinot lors d'une conférence de presse donnée début décembre.
Margaux Pinot lors d'une conférence de presse donnée début décembre. - Anne-Christine POUJOULAT / AFP / AFP
Antoine Huot de Saint Albin

A.H.

La relaxe d'Alain Schmitt avait provoqué l’indignation de stars du judo français et de la Fédération, le 1er décembre dernier. Estimant « n’avoir pas assez de preuves de culpabilité » de violences de l’ex-membre de l’équipe de France de judo sur sa compagne Margaux Pinot, championne olympique à Tokyo et récente vainqueure du tournoi de Paris (-70 kg), le tribunal correctionnel de Bobigny avait relaxé Alain Schmitt lors d’une audience en comparution immédiate. Ce lundi, le journal L'Equipe dévoile les motivations qui ont fait prendre cette décision à la présidente Sonia Lumbroso et ses assesseurs.

La magistrate commence par expliquer que, « aussi sensible que soit le sujet des violences conjugales, il ne peut pas conduire à retenir une présomption de culpabilité qui n’est pas prévue par la loi. » Sonia Lumbroso a continué en expliquant les raisons pour lesquelles elle a exclu les témoignages de certains proches de Margaux Pinot et Alain Schmitt, « pas témoins ni des faits jugés, ni même de la relation de couple dont ils racontent pour l’essentiel des épisodes qui leur ont été relatés par Alain Schmitt ou Margaux Pinot, chacun décrivant l’autre comme agressif. »

Alain Schmitt rejugé en appel

La présidente du tribunal revient cependant sur le témoignage de Madeleine Malonga, également championne olympique de judo à Tokyo, qui explique les « volontés de séparation de Pinot » et du « caractére posé » de Schmitt, qu’elle « n’a jamais vu violent ou avoir des accès de colère ». Sonia Lumbroso met aussi en évidence les déclarations « qui ont quelque peu évolué de Margaux Pinot et qui peuvent être contredites par les faits ». Notamment sur une mèche de cheveux qui lui aurait été arrachée, retrouvée au sol alors que Pinot avait montré une photo où elle était posée sur un meuble.

« Les traces de lutte observées dans l’appartement s’expliquent aussi bien par la version donnée par Margaux Pinot, à savoir des coups volontaires, que par celle d'Alain Schmitt, c’est-à-dire un corps à corps où chacun essaie de repousser l’autre, où les deux protagonistes se cognent contre les murs, les meubles et les portes, ajoute la présidente. Cette dernière version ne pouvant s’analyser en des violences volontaires. (…) Il convient de le relaxer des fins de la poursuite. »

Quelques heures après la relaxe, le parquet de Bobigny avait annoncé faire appel de cette décision. Alain Schmitt, qui devait prendre les rênes de l’équipe nationale féminine israélienne avant les faits, devrait être rejugé le 8 avril devant la cour d’appel de Paris, selon L’Equipe.