AGRICULTUREAu pays du chou-fleur et du cochon, ils font pousser des citrons

Bretagne : Au pays du chou-fleur et du cochon, ils font pousser des mandarines et des citrons

AGRICULTUREInstallés à Rives-du-Couesnon en Ille-et-Vilaine, Lèna et Thomas produisent depuis dix ans des fruits et des légumes atypiques pour la Bretagne
Sur leur exploitation, Thomas et Lèna produisent plus de 400variétés de légumes, de fruits et de plantes aromatiques.
Sur leur exploitation, Thomas et Lèna produisent plus de 400variétés de légumes, de fruits et de plantes aromatiques.  - J. Gicquel / 20 Minutes / 20 Minutes
Jérôme Gicquel

Jérôme Gicquel

L'essentiel

  • Installé depuis dix ans, un couple de maraîchers bretons produit des fruits et des légumes atypiques dans la région.
  • Au milieu des carottes, des oignons et des pommes de terre, des citrons et des mandarines poussent sous leurs serres.
  • Ils testent sans cesse de nouvelles variétés pour apporter de la diversité et de l’originalité dans le panier de leurs clients.

Terre d’élevage, la Bretagne carbure aussi dans la production de légumes avec un climat océanique tempéré qui convient parfaitement aux choux-fleurs, poireaux, artichauts, carottes et autres échalotes. Moins aux agrumes et aux fruits exotiques. A Rives-du-Couesnon, commune rurale située au nord-est de Rennes, il flotte pourtant comme un doux parfum tropical en plein cœur de la campagne. Pour s’offrir un voyage de saveurs, direction la ferme biologique Carotte et Feijoa qui s’étend sur un peu plus de 8 hectares.

C’est là que Thomas Jagu et Lèna Marti Perales ont installé leurs serres il y a plus de dix ans maintenant. Dans ce couple, aucun des deux n’avait jamais travaillé la terre avant de se lancer dans la production maraîchère. « Il nous a fallu tout planter, on est parti de zéro », indique l’agricultrice. Et pour se démarquer, les deux maraîchers ont opté dès le départ pour la carte de l’originalité et de la diversité. « On n’avait pas envie de faire de la pomme ou de la poire car cela demande trop de temps », souligne Thomas.

« Un petit plus pour nos clients »

Pas très branché verger, ce dernier adore en revanche les plantes exotiques. « C’est son kiff à lui ! », sourit sa compagne. De là germera l’idée un peu folle de faire pousser des agrumes et des fruits exotiques en pleine terre en Bretagne. « J’ai tenté la mangue ou le litchi mais j’ai vite abandonné, se souvient-il. On ne travaille que des variétés qui peuvent supporter des températures jusqu’à -5° ou -10°C ».

Le couple produit des fruits exotiques comme le physalis.
Le couple produit des fruits exotiques comme le physalis.  - J. Gicquel / 20 Minutes

Dans leurs serres, non chauffées, un citronnier se mêle ainsi à un mandarinier ou à un pamplemoussier aux côtés des autres productions, plus classiques. Les quantités d’agrumes produites ne sont bien sûr pas astronomiques, de l’ordre de quelques dizaines de kilos chaque année qu’ils vendent directement à la ferme ou sur les marchés des environs. « On ne vit pas avec ça bien sûr mais c’est un petit plus pour nos clients, comme un produit d’appel », souligne Thomas.

De la poire de terre ou des ocas du Pérou

Toujours en quête de nouvelles variétés, ils renouvellent sans cesse leurs paniers en produisant des kumquats ou bien encore des ugnis, un petit fruit de la taille d’une myrtille originaire d’Amérique du Sud. Idem avec les légumes avec des variétés assez atypiques qui poussent dans leur champ comme des poires de terre, des ocas du Pérou ou différentes variétés de patates douces.

« On doit en être à une centaine d’espèces et plus de 400 variétés de fruits, de légumes ou de plantes aromatiques sur l’exploitation », précise Lèna. Et rien n’indique que le couple compte s’en arrêter là. « On aime le goût, la couleur et l’originalité de ces fruits et légumes et on a envie de faire partager cela. En montrant aussi qu’on peut les produire au niveau local ».

Carotte et Feijoa cherchent un toit

Le couple de maraîchers ne dispose d’aucun bâtiment en dur pour stocker ses légumes et leurs fruits. Chaque année, ils doivent ainsi faire face à des pertes considérables. Pour financer la construction d’un bâtiment de stockage, ils viennent de lancer une campagne de financement participatif sur la plateforme Miimosa. Avec l’argent récolté, ils espèrent aussi acheter une laveuse pour les légumes racines et installer une champignonnière dans leur bâtiment.