ENERGIEPour leur éviter la casse, My wind parts retape les éoliennes en fin de vie

Hérault : Pour leur éviter de partir à la casse, My wind parts retape les éoliennes en fin de vie

ENERGIEPour l'instant, la seconde main n'est qu'un marché naissant, dans l'éolien
Des éoliennes (illustration)
Des éoliennes (illustration) - GILE Michel/SIPA / SIPA
Nicolas Bonzom

Nicolas Bonzom

L'essentiel

  • My winds part s’est lancé un nouveau défi : retaper les éoliennes en fin de vie.
  • « Ça m’embête profondément de voir ces éoliennes, qui sont encore en capacité de fonctionner, peut-être encore 15 ans de plus, être démantelées, et partir au recyclage », explique Sébastien Duchesne, le fondateur de cette entreprise.
  • Et si, jusqu’alors, la seconde main était exclue du marché de l’éolien, petit à petit, la réglementation évolue : le dernier appel d’offres de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) inclut la possibilité d’installer des composants reconditionnés.

My wind parts a un très, très gros entrepôt. Et pour cause. Cette entreprise héraultaise, spécialisée depuis 2016 dans la vente de pièces détachées d'éoliennes et dans l’amélioration de leurs performances, s’est lancé un nouveau défi, l’année dernière : offrir une seconde vie à ces immenses machines, qui produisent de l’énergie avec la force du vent. Le but : « répondre à un besoin émergent sur le marché français », comme le confie Sébastien Duchesne, fondateur de cette entreprise florissante.

En effet, les éoliennes implantées sur le territoire, lorsque le secteur a connu un véritable essor, il y a 15 ans, « arrivent en fin de vie », poursuit cet ingénieur éolien. Et le contrat de rémunération, qui garantit un certain niveau de tarif d’achat de l’électricité produite à l’exploitant, s’achève. « C’est beaucoup moins intéressant pour l’exploitant et propriétaire de parcs éoliens », explique Sébastien Duchesne. Il se retrouve alors avec des champs de machines vieillissantes, complètement dépassées technologiquement, moins fiables et moins rentables. « Il va alors démanteler ces anciennes machines, pour en mettre des plus puissantes, confie l’entrepreneur. Mais moi, ça m’embête profondément de voir ces éoliennes, qui sont encore en capacité de fonctionner, peut-être encore 15 ans de plus, être démantelées, et partir au recyclage. »

Des machines moins chères

My wind parts s’est donc lancée dans la retape de ces monstres d’acier, avant de les revendre, moins chers. « Il y a 15 ans, une machine de 2 Mégawatts était vendue environ 2 millions d’euros, poursuit l’entrepreneur. Aujourd’hui, sur le marché de la seconde main, qui est un marché vraiment naissant, la machine coûte environ 300.000 euros. » L’entreprise propose même de vendre les éoliennes reconditionnées en morceaux. En France, l’enjeu est énorme : un pic d’installation d’éoliennes a eu lieu en 2008, et l’année prochaine, elles seront toutes concernées par leur sortie du tarif garanti.

Et si, jusqu’alors, la seconde main était exclue du marché de l’éolien, petit à petit, la réglementation évolue. « Il n’était pas possible, jusqu’en 2021, de bénéficier d’un contrat de complément de rémunération car les conditions d’éligibilité incluaient la nouveauté des composants de l’installation, confie à 20 Minutes Camille Charpiat, responsable de l’éolien terrestre au Syndicat des énergies renouvelables. Le cahier des charges du nouvel appel d’offres prévu par la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) a introduit plusieurs nouveautés par rapport à l’appel d’offres précédent. Parmi ces nouveautés, se trouve la possibilité d’installer des composants de seconde main. »

Ce nouvel appel d’offres, lancé l’été dernier, indique en effet que « seules peuvent concourir des installations nouvelles » d’éoliennes en France, mais que « sont considérés comme neufs les éléments n’ayant jamais fait l’objet d’une utilisation préalable ou les éléments ayant été remis en état ». Une aubaine, pour My wind parts.