BOULOTGrâce à Shareadesk, on peut télétravailler chez d’autres particuliers

Montpellier : Grâce à Shareadesk, on peut télétravailler chez d’autres particuliers

BOULOTLa start-up montpelliéraine met en relation des hôtes et des invités qui en ont ras le bol de travailler seul
Une femme en télétravail (illustration)
Une femme en télétravail (illustration) - RAPHAEL BLOCH/SIPA / SIPA
Nicolas Bonzom

Nicolas Bonzom

L'essentiel

  • La start-up Shareadesk a créé une plate-forme qui propose de mettre en relation les particuliers, pour qu’ils puissent télétravailler les uns chez les autres.
  • Comme sur Blablacar, hôtes et invités se notent, une fois le télétravail achevé.
  • On peut se préinscrire avant le lancement de la plate-forme, au printemps.

Vous en avez ras le bol de télétravailler seul dans votre petit deux-pièces, votre chat assis sur le clavier de votre ordinateur ? Et si vous alliez bosser chez les autres ? La start-up montpelliéraine Shareadesk propose de mettre en relation les particuliers, pour qu’ils puissent travailler… les uns chez les autres.

« Cette idée m’est venue pendant le confinement, confie Julie Boutonnet, conceptrice d’applications et fondatrice de Shareadesk. Je me suis retrouvée à télétravailler toute seule, dans 40 m2. C’était très, très compliqué. Dès que cela a été possible, j’ai invité des gens à télétravailler à la maison, notamment des anciens collègues du boulot. Et les personnes que j’ai invitées m’ont rendu l’invitation. Petit à petit, le cercle s’est agrandi. Je me suis dit qu’on tenait un truc. » Et Shareadesk est née.

« Tout le monde n’a pas la chance d’avoir la fibre et une imprimante à la maison »

Sur la plateforme Web, les uns peuvent mettre à disposition un lieu, isolé ou partagé, en indiquant notamment s’il y a du matériel, et les autres peuvent réserver leur espace pour télétravailler. Et parfois, dans des endroits insolites ou paradisiaques, comme une villa avec une piscine, avec une vue sur le pic Saint-Loup. Comme sur Airbnb ou Blablacar, hôtes et invités se notent, une fois la période de télétravail achevée. L’objectif est de rompre la solitude du télétravailleur, mais pas seulement. « Cela peut être aussi des personnes qui manquent de place, ou de matériel, reprend l’entrepreneuse. Tout le monde n’a pas la chance d’avoir la fibre et une imprimante à la maison. Et certains retournent même au bureau exclusivement pour ça. J’ai vu des salariés venir à leur travail, passer une heure à la photocopieuse et repartir, leurs dossiers sous le bras ! »

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Sur Shareadesk, réserver un espace pour bosser coûte 10 à 15 € en moyenne. C’est l’hôte qui fixe le tarif. « Cela reste toujours bien moins cher qu’un espace de coworking classique, note Julie Boutonnet. Et surtout, ces lieux-là, ils sont surtout dans les grandes villes. Et si j’habite dans un petit village ? L’intérêt de cette application, c’est que le prochain espace de coworking, c’est peut-être mon voisin. »

Un lancement au printemps

Julie Boutonnet espère aussi qu’avec cette nouvelle plateforme, des synergies naissent entre les hôtes et les invités. Il est d’ailleurs possible d’effectuer des recherches par affinités professionnelles… et même personnelles. Si un télétravailleur était tenté par faire un footing avec son hôte entre deux dossiers, par exemple.

Les usagers peuvent se préinscrire avant le lancement de la plateforme Web, au printemps. De nombreux Montpelliérains se sont lancés sur Shareadesk, depuis le mois de novembre, « de par notre réseau », confie Julie Boutonnet. Mais pas seulement. « Nous avons des utilisateurs d’ailleurs en France, et même à l’étranger, partout en Europe », explique-t-elle. Et les profils sont divers : des salariés, qui jonglent entre le télétravail et une présence au sein de leurs entreprises, des travailleurs indépendants, notamment des autoentrepreneurs, et des fonctionnaires.