Essai Kawasaki Z650RS: L’idole des moins jeunes

Moto•Après la Z900RS inspirée par la 900 Z1, Kawasaki se remet au vert avec la Z650RS qui nous replonge avec beaucoup de plaisir dans les années 70 où sa Z650-B1 faisait alors vibrer les plus de 18 ans.

Stéphane Lémeret

Publié le 27/02/2022 à 10h55

Dorénavant, cette nouvelle Z650RS est propulsée par un bicylindre vertical alors que la B1 sortie en 1977 était animée par un 4-cylindres en ligne. Profitant de sa plateforme 650 avec les Z650 et Z650 Ninja, Kawasaki décline aujourd’hui une troisième version de style néo-rétro. Le cœur de cette moto est donc le bicylindre de 649 cc qui développe 68 chevaux (50,2 kW) à 8.000 tr/min et 64 Nm à 6.700 tr/min. Bien entendu, une version bridée pour les détenteurs du permis A2 est également disponible. Coté châssis, c’est la structure tubulaire treillis qui équipe déjà la Z et la Ninja qui a été retenue sans surprise. Néanmoins, la partie arrière du cadre a été modifiée en devenant plus basse, afin de donner une ligne plus proche de celle de la Z650-B1 avec son célèbre petit becquet prolongeant la selle.

Les suspensions suivent la même logique ainsi que le système de freinage. A l’avant, on trouve une fourche télescopique de 41 mm (débattement 125 mm) non réglable et un double disque semi-flottants de 300 mm pincé par des étriers Nissin à double pistons. L’arrière est un peu plus moderne pour la suspension avec un système horizontal Back-link accouplé à un amortisseur réglable en précharge (débattement 130 mm). On trouve également un disque de 200 mm avec étrier simple piston. L’ABS Bosch 9.1M assiste le freinage.

Belle, tout simplement

Il n’y a pas à dire, le style de cette nouvelle Kawasaki Z650RS est vraiment réussi. Les lignes rappellent sans hésitation la B1. Tant le réservoir étroit avec l’affichage KAWASAKI vintage en relief que la célèbre « queue de canard » font référence à la production Kawa des années 70. Idem pour les caches latéraux où l’on retrouve également une inscription « Z650RS » du plus bel effet. Sans oublier le phare tout rond et surtout le choix du coloris - Vert Candy Emerald - pour la version que nous avons testée. Et cela continue lorsqu’on enfourche la Z650RS. Devant soi, un tableau de bord composé de deux compteurs analogiques en forme « d’obus » - les anciens comprendront – avec néanmoins une touche de modernité sous la forme du petit écran central numérique inséré entre les deux cadrans.

On y retrouve l’affichage par segmentation de la jauge à carburant et de la température moteur. Au milieu, une horloge et en dessous, d’autres informations comme les trips partiels, la conso moyenne et instantanée, l’autonomie et l’odomètre. Ces données défilent sous forme d’un menu déroulant commandé directement via le commodo gauche. La Z650RS est accueillante. La selle d’une hauteur de 820 mm est abordable pour la plupart des gabarits. Et si cela ne suffit pas, une selle offrant 800 mm de hauteur est disponible en option. Le grand guidon est rassurant et coiffé de deux grands rétroviseurs circulaires qui contribuent eux aussi au look rétro. Les deux leviers d’embrayage et de frein sont réglables en écartement.

Bac Nord

Notre essai débute en plein centre de Marseille. Nous devons rejoindre le Vieux Port avant de longer la côte en direction du Col de la Ginestre. Mais c’était sans compter sur une météo exécrable qui nous accompagnera durant toute la matinée. Nous prenons dès lors la route sous de véritables trombes d’eau. Heureusement la Z650RS est légère et très facile à piloter grâce à son grand guidon et sa position de conduite rassurante. Les freins, sans être trop incisifs, me permettent de ralentir et de m’arrêter en toute sécurité. Le twin vertical pas trop souple sous les 2.000 tr/min tracte néanmoins sans aucune dérobade de la roue arrière. Après avoir quitté la côte en direction de Cassis, le rythme augmente légèrement et la Kawasaki tient le cap sans frémir. Les pneumatiques Dunlop Roadsport 2 font le job et les vitesses se passent facilement. Tant mieux car il n’y a pas de shifter au catalogue de cette Z650RS. Après Cassis, de petites routes tortueuses nous conduisent à Gémenos avant d’attaquer la montée vers le Col de l’Espigoulier pour notre shooting photo.

La pluie s’arrête et le ciel se dégage. Le temps de retirer nos vêtements de pluie, et la séance photos peut commencer. Le moment pour moi aussi de détailler un peu plus cette petite sœur de la Z900RS. Les jantes à bâtons plats font vraiment illusions. Sur notre version, elles sont recouvertes d’une couleur dorée. La serrure qui commande l’ouverture de la selle est bien planquée derrière un clapet de protection sous le garde-boue arrière. Sous la selle, l’espace est restreint mais on peut néanmoins y glisser un gilet jaune, les papiers de la moto et en option une prise USB peut y prendre place.

Faut rentrer maintenant

Nous prenons la direction de La Ciotat puis la route des Crêtes vers Cassis. Cette route pittoresque, très fréquentée, est un terrain de jeu idéal pour notre 650. Sur une route sèche et tortueuse à souhait, je m’en donne à cœur joie. Cette Kawasaki incite à la balade en toute décontraction, du pur bonheur. En cette fin de journée, la circulation est assez dense dans Marseille, mais la RS se comporte comme un poisson dans l’eau. Fine et agile (187kg), elle se faufile aisément dans ce fatras en perpétuelle mouvance qu’est le centre-ville. De retour à l’hôtel, la consommation moyenne est de 4,3 litres aux cent kilomètres.

Mon seul regret se trouvera dans le nombre des cylindres, passé de 4 à 2. Pour le reste, cette Z650RS provoquera une certaine nostalgie pour les anciens alors que les jeunes y trouveront une moto polyvalente et pleine de charme.