FIN DE L’ACCALMIELa Corée du Nord reprend ses tirs de missiles

Corée du Nord : Pyongyang reprend ses tirs de missiles

FIN DE L’ACCALMIEProbablement par respect pour son allié chinois, la Corée du Nord s’est abstenue de tout test d’armes pendant les Jeux olympiques de Pékin
Kim Jong-un devant les membres du Parti des travailleurs, à Pyongyang le 26 février 2022.
Kim Jong-un devant les membres du Parti des travailleurs, à Pyongyang le 26 février 2022. - /AP/SIPA / Pixpalace
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Alors que le monde est focalisé sur l’Ukraine, Pyongyang a décidé de montrer les muscles. La Corée du Nord a tiré ce dimanche un missile balistique, le huitième cette année, après un mois d’accalmie pendant les Jeux olympiques de Pékin.

L’armée sud-coréenne a indiqué avoir « détecté un missile balistique lancé en direction de la mer de l’Est » (la mer du Japon). Le projectile, lancé à 7h52 depuis Sunan, dans les environs de Pyongyang, a parcouru environ 300 km à une altitude maximale de 620 km. La présidence sud-coréenne a exprimé sa « profonde préoccupation » face à ce lancement survenant « au moment où le monde s’efforce d’arrêter la guerre en Ukraine ».

Sept tirs en janvier

En janvier, la Corée du Nord avait effectué sept tirs, un nombre record en un mois, y compris celui de son plus puissant missile depuis 2017, alors que les négociations avec les Etats-Unis sont au point mort. Le régime a aussi averti qu’il pourrait renoncer à son moratoire auto-imposé sur les tests de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) et les essais nucléaires.

La Corée du Nord s’est abstenue de tout test d’armes pendant les Jeux olympiques, peut-être par respect pour son voisin et allié chinois. « Ils se sont retenus de toute provocation pendant les Jeux de Pékin pour ménager leurs relations avec la Chine. Mais alors que l’intérêt des Etats-Unis s’est tourné vers l’Europe avec la crise en Ukraine et que le Conseil de sécurité s’avère incapable de fonctionner, Pyongyang a saisi l’occasion », explique Shin Beom-chul, chercheur au Research Institute for Economy and Society.

Des tirs pour légitimer le régime

« La Corée du Nord n’allait pas faire plaisir à quiconque en restant tranquille pendant que le reste du monde s’occupe de l’agression de la Russie contre l’Ukraine », estime pour sa part Leif-Eric Easley, professeur à l’Université Ewha de Séoul. Alors que l’économie nord-coréenne pâtit des sanctions internationales et de l’isolement draconien que s’est imposé le pays pour se protéger de la pandémie, « la force et la légitimité du régime de Kim dépendent désormais de tests de missiles toujours meilleurs », ajoute-t-il.

Cette nouvelle démonstration de force de Pyongyang intervient alors que la Corée du Sud s’apprête à élire son prochain président le 9 mars. Les analystes estiment en outre que Pyongyang pourrait utiliser la date la plus importante de son calendrier politique, le 15 avril, pour procéder à un test d’armement de grande importance. Cette date marque l’anniversaire (110 ans cette année) de la naissance de Kim Il Sung, fondateur de la Corée du Nord et grand-père de l’actuel dirigeant Kim Jong-un. Mais pour Park Won-gon, professeur d’études nord-coréennes à l’Université Ewha, « la Corée du Nord devra se montrer prudente concernant un lancement d’ICBM, car il s’agit de sa dernière carte pour faire pression sur les Etats-Unis ».