INJURESLe policier qui avait insulté une plaignante ne sera pas poursuivi

Agression sexuelle : L’enquête ouverte contre un policier qui avait insulté une femme venue porter plainte classée sans suite

INJURESL’agent avait traité la femme de « pute » sur son répondeur
Un agent de police (illustration).
Un agent de police (illustration). - C. Girardon / 20 Minutes
20 Minutes avec AFP

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Le parquet de Paris a classé sans suite l’enquête ouverte pour « injures non publiques » visant un policier accusé d’avoir traité de « pute » une plaignante pour agression sexuelle, a indiqué ce jeudi à l’AFP le parquet de Paris.

« La procédure ouverte du chef d’injures non publiques à caractère sexiste a été classée sans suite le 25 février », a précisé le parquet, confirmant une information de Mediapart. Début février, le site d’informations en ligne avait révélé l’histoire de cette jeune femme de 34 ans qui avait déposé une première plainte dans la nuit du 4 au 5 février auprès de policiers du commissariat des Ve et VIe arrondissements de Paris pour « agression sexuelle en état d’ivresse », entraînant l’ouverture d’une enquête.

Il croyait avoir raccroché

Un policier de ce commissariat l’avait rappelée à la mi-journée et lui avait laissé un message vocal sur son répondeur pour lui demander de venir compléter sa plainte. Croyant avoir raccroché, on entend le fonctionnaire plaisanter avec une de ses collègues : « Je la rappellerai de toute façon parce que là, elle doit être en train de cuver ! »

Lisant ensuite à haute voix un extrait de la plainte de la jeune femme, il ajoutait : « Elle n’a pas de sens la plainte en fait ». « Ah évidemment, elle refuse la confrontation », disait-il ensuite. « C’est vraiment une pute. (…) Putain, elle refuse la confront' en plus la pute. Comme par hasard. En fait c’était juste pour lui casser les couilles, je suis sûr. (…) Putain, grosse pute », concluait-il, avant que le combiné soit bien raccroché.

« Propos inadmissibles »

« La procédure a été classée sans suite faute de caractérisation de l’infraction, les propos ayant été tenus sans volonté de les porter à la connaissance de la plaignante », a justifié le ministère public.

Cette affaire avait suscité de nombreuses critiques, notamment au sein des milieux féministes qui dénoncent régulièrement la mauvaise prise en compte par les forces de l’ordre des victimes de violences sexuelles.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait estimé que ce policier n’avait « plus sa place » au sein de la police nationale. Le préfet de police Didier Lallement avait lui condamné « des propos inadmissibles » et annoncé avoir saisi la « police des polices » (IGPN) d’une enquête administrative et avait demandé la suspension du policier à titre conservatoire.

La plaignante avait déposé plainte devant l’IGPN concernant ces injures, entraînant l’ouverture de cette seconde enquête le 16 février, désormais classée.